Cardiologie
Testostérone : un taux naturellement élevé associé à un sur-risque cardiovasculaire chez les hommes
Chez les hommes, la testostérone endogène élevée est associée à un risque plus élevé de caillots sanguins, d'insuffisance cardiaque et d'infarctus du myocarde.
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Avoir une prédisposition génétique à des taux élevés de testostérone ("testostérone endogène", NDLR) pourrait jouer un rôle dans le développement de problèmes cardiaques majeurs chez les hommes, selon une étude publiée par le BMJ. On parle ici de caillots sanguins, d’insuffisance cardiaque et d'infarctus du myocarde.
Les associations étaient moins évidentes chez les femmes
À l'aide d'une technique appelée "randomisation mendélienne", les chercheurs ont analysé des variantes génétiques qui prédisent les taux de testostérone et leurs associations avec les caillots sanguins (thromboembolie), l'insuffisance cardiaque et l'infarctus du myocarde, chez près de 400 000 hommes et femmes britanniques (cohorte UK BioBank). Une association observée par randomisation mendélienne élimine certains biais et renforce l’hypothèse d'une relation causale.
Parmi les participants, 13 691 ont souffert de thromboembolie (6208 hommes, 7483 femmes), 1688 d'insuffisance cardiaque (1186, 502), et 12 882 d'infarctus du myocarde (10 136, 2746). Les chercheurs ont découvert que chez les hommes, la testostérone endogène était associée à un risque plus élevé de caillots sanguins, d'insuffisance cardiaque et de crise cardiaque. Les associations étaient moins évidentes chez les femmes.
"Un facteur de risque modifiable"
"Chez les hommes, la testostérone endogène élevée prédite par des variants dans la région du gène JMJD1C était positivement associée à la thromboembolie et à l’insuffisance cardiaque, mais pas à l’infarctus du myocarde. En revanche "dans l'étude de validation, la testostérone prédite génétiquement d'après les variantes de la région du gène JMJD1C était associée positivement à l'infarctus du myocarde", peut-on lire.
La testostérone endogène "est péjorative en termes de risque d'accidents thromboemboliques, d'insuffisance cardiaque et d'infarctus du myocarde, surtout chez les hommes", résument les scientifiques. "La testostérone endogène peut être contrôlée par les traitements existants et pourrait être un facteur de risque modifiable" de ces problèmes cardiaques, concluent-ils.
Ces résultats peuvent également avoir des implications pour les hommes qui prennent des suppléments de testostérone afin d’augmenter leur énergie et leur libido.











