Anatomie

Imagerie : la découverte du 80ème organe humain

Grâce à une technique d’imagerie histologique en temps réel des chercheurs ont découvert un nouvel organe humain.

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  • 28 Mars 2018
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    A l’aide d’une technologie d’imagerie histologique in vivo, l’endomicroscopie laser confocale, des chercheurs ont mis en évidence le 80ème organe du corps humain. Leur découverte implique une révision de certains concepts anatomiques. Leurs résultats sont publiés dans la revue Scientific Reports le 27 mars 2018.

    Une structure anatomique fonctionnellement pertinente

    Les chercheurs décrivent au sein de leur récente étude l’anatomie et l’histologie d’un espace macroscopique, rempli de liquide, jusque-là méconnu, bien que répandu dans et entre les tissus : l’interstitium humain. L’espace interstitiel constitue la principale source de lymphe et est un compartiment important du liquide au sein de l’organisme.
     
    Ce type de structure anatomique pourrait être impliquée dans le processus de métastase du cancer, de l’œdème, de la fibrose et du fonctionnement mécanique de plusieurs ou de tous les tissus et organes.
    Ce nouvel espace interstitiel (c’est-à-dire pré-lymphatique) se définit par un réseau complexe de faisceaux de collagène épais. Les chercheurs ont observé des structures similaires au sein du derme, du stroma péri-artériel, de la sous-muqueuse des viscérales, de l’arbre bronchique et des plans aponévrotiques du système musculo-squelettique et du tissu adipeux.


    Les conséquences d'une telle découverte

    Leurs travaux impliquent une révision à grande échelle de la macro et microanatomie de l’interstitium humain, entre autres, les concepts anatomiques de la sous-muqueuse, du derme, du fascia et de l’adventice vasculaire. Les chercheurs suggèrent que ce qu'on pensait être des parois de collagène ressemblant à des barrières, serait plutôt des structures remplies de liquide. Or, la présence de liquide a des implications importantes pour la fonction et la pathologie des tissus. Les nouveaux espaces décrits par les chercheurs sont par exemple supportés et organisés par un réseau de collagène, sont compressibles et extensibles, ce qui leur permet de servir d’amortisseurs.

    En revanche, la nature de leurs cellules de revêtement n’est pas encore identifiée. Cela pourrait être une nouvelle forme de fibroblaste ou de cellule souche mésenchymateuse. 

    Les études en cours visent à caractériser la nature de ces cellules et leurs fonctions.


    Une nouvelle approche pour de nombreuses pathologies 

    Les chercheurs pensent que l’écoulement du liquide interstitiel à travers l’espace sous-muqueux du tractus gastro-intestinal serait guidé par le péristaltisme, parallèlement au contenu luminal. Or s’il existe une communication entre la lumière intestinale et l’espace sous-muqueux, la signalisation cellulaire (y compris les signaux hormonaux ou immunologiques) pourrait être régulée et déterminée par la vitesse du péristaltisme. Les interactions immunologiques ayant lieu dans cet espace interstitiel pourraient également jouer un rôle important dans des conditions inflammatoires (pancréatite chronique, maladie inflammatoire de l’intestin et sclérodermie).

     

    Les chercheurs estiment que leurs résultats nécessitent la reconsidération de nombreuses activités fonctionnelles normales des différents organes et de la dynamique des fluides désordonnée lors de maladies, comme la fibrose et les cancers métastatiques. Ils précisent que l’échantillonnage direct de ce liquide interstitiel pourrait être un puissant outil de diagnostic.

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