Médecine de la reproduction

FIV : améliorer des taux de grossesse limités par l’âge et le partenaire

Réaliser plus de 6 cycles de fécondation in vitro et recourir aux nouvelles techniques augmentent les chances de grossesses chez les femmes souffrant d’infertilité

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  • 24 Décembre 2015
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    Chez les anglaises qui bénéficient d’une fécondation in vitro, le taux de grossesse cumulatif ajusté atteint 65,3%, avec des variations en fonction de l’âge et du type de fécondation (78% à 46,8%).
    C’est ce qui ressort d’une grande étude prospective anglaise sur 156 947 femmes qui ont reçu au total 257 398 cycles de stimulation, entre 2003 et 2010.

    En moyenne, le taux de grossesse vivante pour le premier cycle de stimulation est de 29,5% et ce taux reste supérieur à 20% jusqu’au 4e cycle inclus, ce qui permet d’atteindre le taux cumulatif moyen de 65,3% au 6e cycle, mais il est possible d’observer encore une augmentation jusqu’au 9e cycle chez les femmes de moins de 40 ans.

    Forte influence de l’âge

    L’âge moyen de cette cohorte est de 35 ans, mais les taux de grossesse varient nettement avec l’âge. Chez les femmes de moins de 40 ans, qui utilisent leurs propres ovocytes, le taux de grossesse vivante pour le 1er cycle est de 32,3% avec un taux de grossesse cumulatif à 6 cycles de 68,4%. A l’inverse, pour les femmes dont l’âge est compris entre 40 et 42 ans, le taux de grossesse vivante pour le 1er cycle n’est que de 12,3%, avec un taux de grossesse cumulatif à 6 cycles de 31,5%. Pour les femmes de plus de 42 ans, le taux de grossesses vivantes pour chaque cycle tombe à 4%. Cette différence d’âge s’estompe cependant si les femmes ont recours au don d’ovocyte.

    Les taux sont également plus bas chez les femmes dont le partenaire à une infertilité non traitée par rapport à celles dont le partenaire n’a pas d’infertilité apparente. Mais cette différence s’efface également si les médecins ont recours à l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde.

    L’évaluation du coût reste à faire

    Les taux de grossesse diminuent à chaque cycle, mais les taux cumulatifs de grossesse augmentent jusqu’au 9e cycle chez les femmes de moins de 40 ans et les femmes qui ont recours au don d’ovocyte. Chez la femme de plus de 42 ans, le taux de grossesse cumulative n’augmente pas au-delà du 4e ou 5e cycle, sauf en cas de don d’ovocyte.

    La large utilisation de la réimplantation d’un seul embryon a réduit le risque de grossesse multiple et de complications périnatales (ainsi que les coûts induits), même si elle limite les chances de succès pour chaque cycle. Mais il avait été démontré par ailleurs que de réimplanter 2 embryons n’augmentait réellement les chances de succès à chaque cycle que chez les femmes de plus de 40 ans plus (16% en plus par rapport à 9% en plus en dessous de 40 ans).

    L’évaluation du coût total qui est critique dans la décision est en cours dans cette étude, mais il n'est pas exlu que le coût financier soit moins élevé si on réalise plus de 6 cycles de stimulation avec implantation d'un seul embryon par rapport à 6 cycles avec 2 embryons, car les grossesses gemellaires après FIV coûtent beaucoup plus cher. Le coût humain est aussi à prendre en compte (stress, visites et traitements répétés, arrêts de travail...).

     

    Il s’agit de la première étude à avoir colligé ce type de données en incluant à la fois des grossesses avec embryons frais et des grossesses avec embryons congelés. Hors problème de coût, ces résultats plaident en faveur de la poursuite des stimulations au-delà de 4 cycles chez les femmes de moins de 40 ans.

     

    Smith A et al. Live-Birth Rate Associated With Repeat In Vitro Fertilization Treatment Cycles. JAMA. 2015;314(24):2654-2662. doi:10.1001/jama.2015.17296.

     

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