Pneumologie
Tuberculose : un Quantiféron élevé prédit un risque important de maladie chez l’enfant
Le jeune enfant qui fait une conversion à un taux élevé de Quantiféron est à haut risque de développer une tuberculose maladie, selon une étude sud-africaine.
- ©123RF-Evgeny Atamanenko
Chez le jeune enfant, un taux de Quantiféron élevé est associé à un risque important de développer une tuberculose maladie. C’est ce qu’a montré une étude faite en Afrique du Sud, un des pays où l’incidence de cette affection est la plus élevée.
Les auteurs ont réalisé ce travail en parallèle de l’essai d’un nouveau vaccin contre la tuberculose qui s’est avéré inefficace. Les 2 500 jeunes enfants âgés de 18 à 24 semaines inclus dans cette étude ont eu un test Quantiféron initial négatif. 336 jours après, le test a été refait et s’est révélé positif chez 7 % d’entre eux. Le risque de progression vers une tuberculose maladie dans les 6 à 24 mois suivants a ensuite été déterminé.
Nette augmentation de l’incidence
Comparés aux enfants restés négatifs, ceux qui sont devenus positifs avec un taux d’interféron-gcompris entre 0,35 et 4 UI/ml n’avaient pas d’augmentation significative du risque de maladie. En revanche, une conversion du test à des valeurs supérieures à 4 UI/ml qui est le taux de détection maximale était associée à une nette augmentation de l’incidence de tuberculose maladie (28 par 100 personnes-années, p < 0,0001).
Chez 91 enfants qui avaient eu une conversion du test, les chercheurs ont ensuite refait un Quantiféron 6 mois à un an plus tard et ils ont constaté que le test s’était inversé de positif en négatif chez 58 % d’entre eux. Le risque de négativation est inversement associé au taux d’interféron-gà la conversion et il est le plus élevé avec un taux inférieur à 4 UI/ml.
Chimioprophylaxie ou traitement
Chez les enfants ayant une conversion du test Quantiféron, il est recommandé de proposer une chimioprophylaxie antituberculeuse. Cependant, il pourrait être intéressant de cibler certains enfants à plus haut risque pour ne pas exposer ceux à faible risque à un traitement prophylactique qui a une certaine toxicité.
Dans le cadre de cette étude, les auteurs s’interrogent aussi sur la signification d’un taux très élevé du Quantiféron : est-ce seulement le signe d’une infection ou est-ce plutôt celui d’un stade infraclinique de la maladie qui pourrait alors nécessiter non pas une chimioprophylaxie mais un traitement complet antituberculeux ? Les études doivent être poursuivies pour trancher.
D’après un entretien avec le Pr Agnès Hamzaoui, pneumologue, Hôpital de Lariana, Tunis












