Onco-Digestif

Cancer du poumon avancé : la biopsie liquide dès la suspicion ?

L'essai LIBELULE encourage la biopsie liquide qui raccourcit le temps avant l’initiation du traitement pour les patients pouvant bénéficier d’une stratégie thérapeutique fondée sur la biologie moléculaire.

  • Silver Place/iStock
  • 22 Janvier 2025
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    L’obtention d’un profil moléculaire est devenue un élément essentiel pour la prise en charge des patients atteints d’un cancer du poumon avancé nouvellement diagnostiqué. Un profil moléculaire complet permet d’initier le traitement le plus efficace en première ligne, compte tenu de l’efficacité des thérapies ciblées versus la chimiothérapie, et d’éviter l’introduction de l’immunothérapie de façon inappropriée. De plus une découverte tardive d’une mutation ciblable fait courir le risque au patient de toxicités en cas d’introduction de certains TKI post immunothérapie.

    Le typage moléculaire sur tissus tumoral reste le gold-standard à utiliser en pratique, bien que la biopsie liquide soit une option alternative autorisée.

    Réduction du délai grâce à la biopsie liquide précoce

    L’essai LIBELULE, à l’initiative des équipes lyonnaises, est un essai multicentrique français de phase III, randomisé, cherchant à évaluer si une biopsie liquide réalisée tôt, dès la suspicion du diagnostic de cancer pulmonaire avancé – c’est-à-dire une biopsie liquide demandée avant même la première stratégie diagnostique par biopsie solide, permettrait de réduire le délai jusqu’à l’initiation du traitement.

    Cet essai a inclus des patients avec suspicion à l’imagerie d’un cancer du poumon avancé, alors que le diagnostic formel n’est pas encore posé. Les patients du groupe expérimental recevaient une biopsie liquide en plus de la planification de la biopsie solide à visée diagnostique. Le critère de jugement principal était le temps entre la randomisation et la date d’initiation du traitement.

    Biopsie liquide précoce : gains en temps et défis

    Au total 319 patients ont été inclus dans LIBELULE (n = 161 dans le bras expérimental, n = 158 dans le bras standard). Le temps avant l’initiation du traitement était réduit chez les patients nécessitant une 1ère ligne de traitement par thérapie ciblée (21 jours versus 37,4 jours dans le bras contrôle, p=0.004).

    L’accès aux résultats moléculaires était de même réduit passant de 22,6 jours dans le bras standard à 17,9 jours, p < 0,001).

    L’ajout d’une biopsie liquide à la suspicion du diagnostic de cancer du poumon avancé semble un élément intéressant pour réduire les délais de prise en charge. Les limites relevées cependant pour introduire cela en routine pourraient être le surcout ajouté de cet élément diagnostic, et le fait que le délai d’accès aux résultats ne sera peut-être pas reproductible dans d’autres centres que ceux qui participaient à l’étude.

     

     

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