Onco-dermato
Lymphomes T cutanés agressifs et réfractaires : la piste anti-CD38
Cibler le CD38 apparait comme une piste thérapeutique potentielle dans les lymphomes T cutanés agressifs et réfractaires.
- Cristian Storto Fotografia/iStock
La prise en charge des lymphomes T cutanés agressifs et réfractaires constitue un challenge thérapeutique et le recours à des anticorps ciblant le CD38 est l’une des pistes explorées.
Le CD38 est une ectoenzyme multifonctionnelle, qui est exprimée dans diverses cellules hématopoïétiques (notamment par les cellules tumorales du myélome multiple) et non hématopoïétiques, qui peut être ciblée par différents anticorps.
Le daratumumab, un anticorps monoclonal humain de type IgG1κ qui se lie à la protéine CD38 exprimée à la surface des cellules tumorales, et l’isatuximab, un anticorps monoclonal IgG1 qui se lie à un épitope extracellulaire spécifique du récepteur CD38, ont fait la preuve de leurs bénéfices dans le myélome, comme cela est rappelé dans une lettre à l’éditeur publiée dans le Journal of Investigative Dermatology. Ces anticorps ont des effets immunomodulateurs et pourraient avoir un intérêt dans les lymphomes T cutanés agressifs.
Expression au niveau cutané, sanguin et ganglionnaire
Les auteurs ont caractérisé l’expression de CD38 au niveau cutané, sanguin et ganglionnaire chez 67 patients ayant un lymphome T cutané agressif et réfractaire. Ils montrent que l’expression de CD 38 est associée à une moindre survie globale (odd ratio 2,39, IC 95 % 1,01-5,67, p = 0,041).
Ils rapportent également un effet positif in vitro de l’isatiximab, qui a permis d’induire une cytotoxicité significative et une phagocytose, effet à rapprocher de celui rapporté dans une étude menée sur un modèle murin de lymphome T agressif avec le daratumumab.
De résultats qui soulignent le potentiel thérapeutique des anticorps monoclonaux ciblant le CD38 dans les lymphomes T cutanés, dont la forme la plus fréquente est le mycosis fongoïde.











