Diabétologie

DT2 : prédire le risque cardiovasculaire en étudiant les monocytes, c’est possible !

Pour affiner la prédiction du risque cardiovasculaire chez les patients avec diabète de type 2, les auteurs ont étudié le lien entre taux de monocytes circulants et survenue d’événements cardiovasculaires. Les patients ayant les taux de monocytes les plus élevés (mais toujours dans les limites de la normale) avaient le risque de survenue d’événements cardiovasculaires le plus élevé.

  • 12 Avril 2024
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    Malgré une diminution considérable du risque de survenue d'événements cardiovasculaires chez les patients atteints de DT2 ces dernières années, leur risque reste élevé et largement supérieur à celui de la population sans diabète, même après prise en charge des autres facteurs de risque cardiovasculaire associés.

    Au sein de la population des patients atteints de DT2, ce risque est néanmoins hétérogène, et la fixation des objectifs de LDLc ou la décision de prescription d'antiagrégant plaquettaire restent à individualiser en fonction de ce risque. En attendant les modèles prédictifs générés par l'IA, il est nécessaire de trouver des marqueurs cliniques ou biologiques simples permettant de définir ce risque à l'échelle individuelle.

    Une corrélation monocytes / Score calcique coronaire

    Face au rôle des monocytes dans la pathogenèse de la plaque d'athérome, les auteurs de cet article ont étudié la relation entre les monocytes circulants des patients atteints de diabète de type 2 et leur risque cardiovasculaire.

    Au sein de la cohorte Angiosafe-T2D, ils ont montré que le taux de monocytes des patients T2D corrélé avec le risque cardiovasculaire de ces patients estimés par le score calcique coronaire, puis ont affiné leur analyse en montrant que c'était une forte proportion de monocytes classiques plutôt qu'intermédiaires ou non classiques, qui était associée au score calcique coronaire. Ces résultats ont été confirmés dans une cohorte de validation, Glutadiab.

    Un surrisque d’événements cardiovasculaires pour un taux de monocytes au-delà de 0,5 g/L

    Devant ces résultats, les auteurs ont étudié rétrospectivement le taux d'événements cardiovasculaires et la mortalité de cause cardiovasculaire au cours des 10 années de suivi des patients T2D en prévention primaire de la cohorte SURDIAGENE, selon leur taux de monocytes à l'inclusion.

    Les patients ont ainsi été séparés en 4 groupes, correspondant aux 4 quartiles de répartition des taux de monocytes à l'inclusion, et des courbes de Kaplan-Meier ont été tracées. Il en ressort que les patients ayant les plus hauts taux de monocytes (> 0,5 g/L) avaient des risques de survenue d'événements et de décès cardiovasculaires significativement supérieurs à ceux ayant un taux de monocytes < 0,5 g/L à l'inclusion.

    Un dosage simple pour une bonne prédiction

    Cette étude présente donc les monocytes comme de bons candidats pour la prédiction du développement de complications cardiovasculaires chez les personnes atteintes de diabète de type 2 et souligne l'importance de leur caractérisation pour évaluer le risque de ces complications.

     

     

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