Onco-Thoracique
CBNPC : un nouvel anti-ROS1 ?
TIDENT-1 est un essai de Phase 1-2 qui évalue la sécurité et l’efficacité du reprotrectinib chez les patients porteurs d’un CBNPC métastatique avec fusion ROS1.
- Aleksei Naumov/iStock
La fusion ROS1 est retrouvée dans environ 2 % des patients atteints d’un Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC). Le reprotrectinib est une thérapie anti-ROS1 actuellement disponible en accès compassionnelle en France pour les patients atteints d’un CBNPC présentant une fusion de ROS1.
Il est important de rappeler que aucune autre thérapie anti-ROS1 n’est disponible en France, excepté le crizotinib, en 2ème ligne métastatique depuis les années 2019. L’entrectinib n’a pas bénéficié d’un remboursement, le ceritinib ne dispose pas d’AMM dans cette indication, et le lorlatinib n’est pas disponible dans cette indication.
L'essai TIDENT-1
L’essai TIDENT-1 présenté ici est un essai de phase I / II évaluant l’efficacité et la tolérance du repotrectinib chez les patients atteints d’un CBNPC métastatique porteur d’une fusion du gène ROS1. Au total, 127 patients ont été analysés pour les données d’efficacité : n = 71 patients ayant reçu le repotrectinib et n’ayant reçu aucun autre anti-ROS1 auparavant ; et n = 56 patients dans le groupe de patients ayant déjà bénéficié d’anti-ROS1 auparavant sans avoir reçu de chimiothérapie.
La médiane d’âge était de 57 ans, une majorité de femmes et de non-fumeurs.
Efficace chez les patients n’ayant jamais reçu d’anti-ROS1 auparavant
La dose de 160 mg de repotrectinib administrée 2 fois par jour a été testée sur 71 patients. Une réponse objective a été observée dans 79 % des cas, chez les patients n’ayant jamais reçu d’anti ROS1 auparavant (IC95 % : 68 - 88]) : 10 % (n = 7) ont montré une réponse complète, 69 % (n = 49) une réponse partielle. Le temps médian d’obtention de réponse était de 1,8 mois. La durée moyenne de la réponse était de 34,1 mois et la médiane de survie sans progression était de 35,7 mois. Le taux de survie globale à 18 mois était de 88 % [IC95 % : 80 - 96].
Pour les patients ayant déjà reçu un TKI anti-ROS1 et jamais reçu de CT antérieurement, les molécules reçues étaient le crizotinib (82 %) et l’entrectinib (16 %). Une réponse a été observée dans 39 % des patients ayant reçu auparavant du crizotinib, et dans 22 % des patients ayant reçu de l’entrectinib. Le nombre de patients par groupe reste faible pour généraliser ces résultats.
Les principaux effets secondaires rapportés étaient: l’asthénie (58 %), la dysgueusie (50 %), et les paresthésies (30 %). Des effets secondaires de grade ≥ 3 étaient retrouvés dans 29 % des cas, et concernaient en ordre de fréquence décroissante : l’anémie et l’élévation des CPK.
Un signal en faveur d’une activité intra-crânienne
Concernant l’action tumorale intra-cérébrale du reprotrectinib, parmi les patients avec des lésions cérébrales mesurables à la baseline, une réponse intracrânienne a été observée : dans 89 % des patients n’ayant pas reçu d’anti-ROS1 auparavant (population totale concernée n = 9) ; et chez 38 % des patients ayant déjà bénéficié d’anti-ROS1 (population totale concernée n = 13).
Le reprotectnib est un nouvel anti-ROS1 en cours de développement. Nous manquons crucialement d’anti-ROS1 sur le marché français, et les résultats des phases plus matures sont donc attendus.











