Diabétologie
Diabète et prévention 2aire : pas de bénéfice à l'intensification de l'anti-agrégation plaquettaire
L'analyse de sous-groupe dédiée aux patients diabétiques en prévention secondaire cardiovasculaire dans l'étude ADAPTABLE n'a révélé aucune différence significative dans la prévention des événements cardiovasculaires ou dans l’incidence des saignements entre les deux dosages d'aspirine, soit 81 mg/jour et 325 mg/jour.
- michaklootwijk/iStock
La prévalence accrue de la cardiopathie ischémique chez les personnes diabétiques souligne l'importance d'une gestion proactive de leur santé cardiovasculaire. Les patients en prévention secondaire cardiovasculaire, étant à un risque substantiel de nouveaux événements, justifient la prescription à long terme d'aspirine.
Cependant, l'incertitude persiste quant à la dose optimale, avec des recommandations européennes préconisant 81 mg, tandis que les instances américaines n'ont pas émis de préférence entre 81 et 325 mg.
Pas de différence en population générale dans l’étude princeps
Les résultats de l'étude ADAPTABLE, examinant la population générale en prévention secondaire, n'ont pas révélé de disparités significatives d'efficacité ou d'effets secondaires entre ces deux doses, après randomisation.
Cependant, une analyse spécifique aux patients diabétiques pourrait apporter des éclaircissements précieux sur cette question, offrant ainsi une perspective plus ciblée pour guider les décisions thérapeutiques.
Pas de différence dans l’étude de sous-groupe
Parmi les 5 676 patients inclus dans l'étude ADAPTABLE et atteints de diabète, 49,7 % ont été traités avec la dose de 81 mg d'aspirine, tandis que les autres ont reçu 325 mg.
Sur une période de suivi médian de 26,2 mois, les analyses statistiques n'ont révélé aucune différence significative (p > 0,05) dans la survenue du critère de jugement principal composite, comprenant les décès d'origine cardiovasculaire, les accidents vasculaires cérébraux et les infarctus du myocarde, entre les deux groupes de dosage. Les analyses secondaires n'ont également montré aucune disparité dans la survenue de décès toutes causes confondues, d'infarctus du myocarde, d'AVC ou de saignements majeurs (p > 0,05 pour les 4).
Pas d’argument pour recommander une intensification de l’anti agrégation plaquettaire
En résumé, malgré le profil pro-thrombotique plus marqué chez les patients diabétiques comparativement à leurs pairs non diabétiques, l'intensification de l'anti agrégation plaquettaire en prévention secondaire ne se traduit pas par une réduction du risque d'événement cardiovasculaire au sein de cette population.
Curieusement, bien que le risque hémorragique sous antiagrégant plaquettaire soit généralement plus élevé chez les patients diabétiques que chez leurs homologues non diabétiques, l'augmentation de la dose d'aspirine ne semble pas non plus accroître le risque de saignement. Ainsi, il ressort que la dose préconisée dans cette situation demeure à 81 mg par jour.











