Pneumologie
BPCO : le coaching pour réduire les réhospitalisations
Une prise en charge fondée sur le principe de l’autogestion, et menée par un coach professionnel de santé qui suit le malade régulièrement, permet de réduire les hospitalisations pour exacerbation de BPCO.
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Un coaching proposé à des malades souffrant de BPCO réduit le nombre des réhospitalisations. L’efficacité de cette méthode de soins vient d’être confirmée dans une étude randomisée menée aux Etats-Unis sur 215 patients hospitalisés pour exacerbation de BPCO.
Avant leur sortie de l’hôpital, ces malades ont été répartis en deux groupes : coaching versus soins habituels. Le coaching est basé sur un entretien motivationnel d’environ deux heures qui vise à améliorer les comportements médicaux du patient, en particulier son observance aux traitements et la connaissance des changements de symptômes. Il est accompagné par la remise d’un plan d’action écrit sur la gestion d’urgence des exacerbations et d’une prescription précisant l’utilisation des antibiotiques et de la corticothérapie orale, ainsi que des conseils sur la pratique d’une activité physique.
Réduction du risque de réadmission
Le suivi du coaching est réalisé par un professionnel de santé entraîné à cette technique. Dans cette étude, il s’agit d’une infirmière ou d’un technicien. Ce coach entre en contact téléphonique avec le patient chaque semaine, puis tous les mois et enfin tous les 3 mois au cours de l’année suivant l’inclusion.
Dans le groupe ayant bénéficié du coaching, la réduction du risque absolu d’hospitalisation liée à la BPCO, comparée aux soins usuels, a été de 7,5 % (p = 0,01) à 1 mois, 11 % (p = 0,02) à 3 mois, 11,6 % (p = 0,03) à 6 mois, 11,4 % (p = 0,05) à 9 mois, et 5,4 % (p = 0,24) à 12 mois.
La qualité de vie, en particulier dans le domaine émotionnel, est significativement améliorée dans le groupe coaching, l’activité physique en revanche n’a pas été modifiée par l’intervention.
Les auteurs concluent que proposer un coaching de santé à des patients souffrant de BPCO à la fin d’une hospitalisation est réalisable à faible coût et réduit significativement le risque de réadmission jusqu’à six mois après la sortie de l’hôpital. Cependant, l’étude ne permet pas de déterminer si cette réduction des hospitalisations est due à l’amélioration des connaissances des patients, ou si c’est la surveillance téléphonique régulière du coach qui en est la cause.
D’après un entretien avec le Pr Jean Bourbeau, pneumologue, Université McGill, Montréal
