Bébé
Grossesse : l’exposition à la pollution de l’air ralentit la maturation cérébrale des nourrissons
Les bébés dont les mères ont été exposées à la pollution de l’air pendant la grossesse, présentent une maturation cérébrale plus lente, selon une nouvelle étude.

- Par Sophie Raffin
- Commenting
- smiguli/istock
Asthmes, allergies, cancers, maladies cardiovasculaires…. De nombreux travaux ont mis en lumière les méfaits de la pollution sur la santé. Mais son impact semble néfaste dès les premiers jours de vie. Une étude, menée par des chercheurs de l'Hôpital del Mar (Espagne) et de Barcelona Institute for Global Health, montre que l’exposition maternelle à la pollution atmosphérique pendant la grossesse est associée à un ralentissement de la maturation cérébrale des nouveau-nés.
Pollution de l’air : un lien entre les PM2,5 et la maturation cérébrale des bébés
Pour comprendre l’impact des polluants atmosphériques sur les nourrissons, l’équipe a suivi des femmes enceintes de la région de Barcelone. Les niveaux de polluants atmosphériques auxquels elles ont été exposées pendant leur grossesse ont été surveillés. Après l'accouchement, 132 nouveau-nés ont été sélectionnés et ont subi une IRM avant leur premier mois de vie. Cet examen avait pour but d'évaluer leur degré de maturation cérébrale grâce à leur myélinisation. C’est-à-dire la formation d'une gaine de myéline autour des fibres nerveuses durant le développement du cerveau.
L’analyse des données recueillies révèle une corrélation claire entre une exposition maternelle accrue aux particules PM2,5 pendant la grossesse et une myélinisation cérébrale plus faible chez les nourrissons.
"La pollution atmosphérique, et plus particulièrement les PM2,5, est associée à des altérations du processus de myélinisation, un mécanisme fondamental de la maturation cérébrale. Il est donc essentiel de continuer à contrôler les niveaux de pollution et d'étudier comment ce ralentissement peut affecter le développement cérébral ultérieur des enfants", explique dans un communiqué Gerard Martínez-Vilavella, chercheur à l'unité d'IRM du service de radiologie de l'hôpital del Mar et auteur de l’étude.Maturation cérébrale ralentie : quel impact pour les bébés ?
L’impact d’une maturation cérébrale plus lente n’est pas clairement connue pour le moment. Toutefois, ce phénomène interroge les chercheurs de l’article paru dans la revue Environment International.
"Aux premiers stades de la vie, les changements cérébraux sont importants et complexes. Un ralentissement excessif comme une accélération de la maturation cérébrale peuvent être néfastes pour l'enfant. Cependant, il reste à déterminer si l'effet observé est nécessairement préjudiciable. Cette étude ouvre un nouveau domaine de recherche passionnant visant à déterminer la vitesse optimale de la maturation du cerveau pendant la grossesse et à comprendre comment la mère et le placenta peuvent agir comme des filtres efficaces pour protéger et optimiser ce processus", indique Dr. Jesús Pujol qui a également travaillé sur cette recherche.