Diabétologie

DT2 : efficacité du jeune intermittent chez des patients insulino-traités

Une étude randomisée montre que sur une durée 12 semaines, les sujets diabétiques de type 2 insulinotraités, observant un jeune intermittent, améliorent plus leur HbA1c, leur poids et leurs doses quotidiennes d’insuline que les sujets contrôles, sans passer plus de temps en hypoglycémie.

  • Tetiana Kreminska/iStock
  • 14 Fév 2023
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    La prise en charge du diabète de type 2 repose sur le trépied : diététique, activité physique et traitement médicamenteux. S’il est surtout conseillé aux patients d’adopter une alimentation équilibrée normocalorique, la pratique du jeune intermittent séduit de plus en plus de patients pour son effet théorique positif sur le poids, combiné à sa permissivité alimentaire en dehors des périodes de jeûne.

    Il existe déjà des études et des méta-analyses positives dans le diabète de type 2, mais la sous-population des patients DT2 insulinotraités n’a pas encore été étudiée, et le risque d’hypoglycémie durant les périodes de jeune reste à évaluer.

    Une intervention précise et bien encadrée

    Un article publiée en Décembre 2022 dans l'American Diabetes Association présente une étude ouverte monocentrique de 12 semaines, 46 patients diabétiques de type 2 insulinotraités ont été randomisés soit dans le groupe contrôle qui consistait en une prise en charge conventionnelle, soit dans le groupe interventionnel. L’intervention consistait en 3 jours par semaine avec seulement 25% des apports caloriques journaliers recommandés, répartis-en 1 prise par jour, découlant sur des périodes de jeune d’une durée minimale de 18h.

    Sur cette période, il était conseillé aux patients de diminuer de 20% leurs doses d’insuline basale. Les 4 autres jours de la semaine n’étaient soumis à aucune restriction calorique. L’ensemble des participants des deux groupes bénéficiaient d’une surveillance glycémique par FreeStyle Libre, recevaient la même insuline basale et avaient le même rythme de suivi dans le centre.

    Des résultats métaboliques convaincant

    Au terme des 12 semaines de jeune intermittent les patients avaient amélioré leur HbA1c de 7,3 ± 12 mmol/mol en moyenne, ce qui, même après ajustement sur l’âge, le sexe, la durée du diabète et l’HbA1c de départ, était significativement plus que le groupe conventionnel (+0,1 ± 6,1 mmol/mol, p = 0,008). De même, les patients soumis au jeune intermittent avaient perdu plus de poids que les patients contrôles ( -4,77 ± 4,99 kg vs +0,27 ± 1,34 kg, p < 0,001) et avaient d’avantage baissé leurs doses moyennes d’insuline quotidienne que les patients contrôles (- 9 ± 10 IU vs +4 ± 10 IU, p = 0,008).

    L’ensemble de ces améliorations sont survenues sans que, ni la dépense énergétique de repos, ni le niveau d’activité physique, ne diffèrent entre les deux groupes.

    Un temps en hypoglycémie comparable

    Il est intéressant de noter que malgré les craintes liées aux périodes de jeune prolongé, les patients ne passaient pas plus de temps en hypoglycémie que les patients contrôles (1,6 ± 2 % vs 1,3 ± 2,2 %, p = 0,334).

    En conclusion le jeune intermittent ne semble pas incompatible avec le traitement insulinique dans le cadre du diabète de type 2 sous FreeStyle Libre, puisqu’il présente les mêmes avantages métaboliques qu’en l’absence d’insuline, mais sans risque hypoglycémique surajouté.

     

     

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    JDF