Diabétologie
Diabète de type 2 : agonistes du récepteur au GLP-1 et effets secondaires biliaires.
Une récente méta-analyse met en évidence un risque d'effets indésirables de type biliaires chez les patients prenant un agoniste du récepteur au GLP-1 que ce soit pour un diabète de type 2 ou en traitement de l'obésité. Si ce risque apparait certain, il ne doit pourtant pas éclipser le bénéfice de cette classe.
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Les agonistes du récepteur au GLP-1 (AR-GLP1) représentent une classe thérapeutique largement recommandée pour le traitement du diabète de type 2, entre autre chez les individus avec un risque cardio-vasculaire élevé, ainsi que pour le traitement de l’obésité depuis plus récemment.
Dans une méta-analyse de 73 essais randomisés, incluant un total de 103 371 individus, une équipe de chercheurs de l’université de Pékin a pu déterminer qu’un traitement par AR-GLP1 augmentait de 37 % le risque d’une maladie biliaire ou de la vésicule : risque relatif (RR) 1,37; IC95 %[1,23-1,52].
Augmentation de l’ensemble des atteintes biliaires et vésiculaire
L’augmentation du risque relatif intéressait toutes les catégories d’atteinte biliaire ou de la vésicule : lithiase biliaire (RR 1,27 [1,10-1,47), cholécystite (RR 1,36 [1,14-1,62]), et maladie biliaire (RR 1,55 [1,08-2,22]). Cette augmentation concernait de manière plus prononcée les essais à visée pondérale (RR 2,29 [1,64-3,18]) que ceux à visée anti-diabétique (RR 1,27 [1,14-1,43], p-value d’interaction <0,001).
Ce risque augmentait d’autant plus que l’AR-GLP1 était administré à forte dose avec un RR 1,56 [1,36-1,78] comparé à des faibles doses (dosées élevées = dulaglutide 1,5mg hebdomadaire, liraglutide 1,8mg quotidien, semaglutide 1,0mg hebdomadaire). Enfin, le risque augmentait avec la durée d’utilisation, avec un RR 1,40 [1,26-1,56] lorsque la durée était supérieure à 26 semaines.
Une augmentation du risque absolu de 0,3%
Sur les 103 371 patients inclus dans cette méta-analyse, 84 % présentaient un diabète de type 2, avec un âge moyen de 58 ans, un IMC de 32,6 kg/m², une HbA1c de 7,8 %, et 40 % de femmes. Dans l’ensemble des études incluses dans cette méta-analyse, le traitement par AR-GLP1 était comparé après randomisation soit à un placébo, soit à un traitement anti-diabétique autre que l’AR-GLP1.
Le type de traitement auquel l’AR-GLP1 était comparé n’interférait pas avec les RR calculés. En plus de ces RR, les auteurs ont pu déterminer la différence des risques absolus entre les groupes AR-GLP1 et contrôles : 27 (17-38) évènements par an pour 10.000 individus traités, pour un risque absolu de 1,20 % dans l’ensemble des groupes contrôles.
La réduction pondérale en partie responsable ?
L’augmentation du risque de maladie biliaire avec un traitement par AR-GLP1 semble donc statistiquement certaine. La causalité reste en revanche à déterminer. En effet, d’anciennes études rapportaient une augmentation du risque de vésicules biliaires lors d’une réduction pondérale. Or il est bien établi que les traitements par AR-GLP1 induisent une réduction pondérale, et ce d’autant plus que le traitement est prescrit à forte dose.
Dans tous les cas, cette association entre AR-GLP1 et incidence biliaire ne devrait pas remettre en cause le rapport bénéfice/risque de cette classe thérapeutique chez des individus diabétiques de type 2 à haut risque cardio-vasculaire. En revanche, une information du patient lors de la prescription initiale semble importante.








