Diabétologie
Diabète : un rôle dans le COVID-long ?
L’apparition d’un diabète pendant la phase aiguë d’un COVID est bien documentée mais qu’en est-il pour les patients survivants aux 30 premiers jours de l’infection, ce que l’on appelle le COVID-long ? Quel est le risque de déclarer un diabète, de devoir se voir prescrire des anti-hyperglycémiques ? Les réponses à ces questions peuvent impacter la prise en charge des patients avec COVID-long. Une étude récemment publiée a cherché des éléments de réponse.
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Des complications de type diabète ont largement été rapportées chez les patients atteints de COVID en phase aiguë. Des manifestations systémiques similaires sont décrites chez les patients ayant survécu aux 30 premiers jours de COVID mais des questions demeurent pour standardiser une prise en charge de ses patients : Quelle est la probabilité de développer un diabète pendant un COVID long ? Quel en est l’impact ? Quelle est la probabilité de devoir prescrire des anti-hyperglycémiques ? …
Une récente étude de cohorte publiée en mars dernier s’est intéressée à ces questions.
Un risque accru pour les patients COVID long
Cette équipe a mis en évidence que les patients souffrant de COVID-long (défini comme les patients ayant survécu aux 30 premiers jours du COVID) avaient un risque accru de déclencher un diabète et de devoir prendre des anti-hyperglycémiques.
On observe par exemple un Hazard ratio de 1,40 pour l’apparition du diabète avec un IC95% 1,36-1,44 et concernant la consommation d’anti-hyperglycémique : HR 1,85 – IC95% 1,78-1,92. Ce risque est supérieur quel que soit le sous-groupe de population analysé : âge, race, IMC, sexe…
Plus le COVID était sévère avec une prise en charge lourde (du patient non hospitalisé au patient hospitalisé en soins intensifs), plus le risque et la « charge » de ce patient était important. Nos analyses de sous-groupes suggèrent que même les personnes présentant un faible risque de diabète avant l'exposition au COVID-19 présentaient un risque accru par rapport aux témoins contemporains et historiques.
Une large étude de cohorte sur une population de vétérans
Une équipe américaine a créé une large cohorte comprenant 3 groupes : un groupe avec tous les vétérans américains ayant survécu aux 30 premiers jours du COVID (181 280 personnes), un deuxième groupe avec les vétérans hospitalisés sans COVID (4 118 441 personnes) et un groupe contrôle (4 286 911 personnes).
La durée médiane du suivi était de 352 (IQR 244-406) jours dans le groupe COVID-19 et 352 (245-406) jours dans le groupe témoin, ce qui correspond à 163 881 années-personnes et à 3 763 155 années-personnes de suivi, respectivement.
Conclusion
Il est important de noter que le risque et l’impact du diabète étaient évidents et non négligeables parmi les personnes qui n'ont pas été hospitalisées pour une COVID-19 et que ce groupe représente la plupart des personnes atteintes de COVID-19. Compte tenu du nombre important et croissant de personnes infectées par le COVID-19, ces chiffres pourraient se traduire par un fardeau considérable pour l'ensemble de la population et pourraient mettre à rude épreuve des systèmes de santé déjà débordés. Les données actuelles suggèrent que le diabète est une facette du COVID-long et que les stratégies de soins post-aigus des personnes atteintes de COVID-19 devraient inclure l'identification et l'identification et la gestion du diabète.








