Rhumatologie
Arthrose : la dépister plus tôt avec l’imagerie par contraste de phase aux rayons X
Une nouvelle technique d’imagerie médicale développée par une équipe INSERM, l’imagerie par contraste de phase aux rayons X, permettrait détecter l’arthrose le plus tôt possible, en visualisant les lésions cartilagineuses.
- dragana991/istock
En France, 10 millions de personnes souffrent d'arthrose, selon l’Inserm. Cette pathologie peut être définie comme la destruction du cartilage, puis de l'articulation.
Actuellement, le diagnostic est tardif au stade de pincement articulaire (amincissement du cartilage et il n’existe pas de traitement curatif. Les seules solutions proposées aux patients permettent de soulager la douleur et de stabiliser ou ralentir les lésions du cartilage, d'où l'intérêt de les dépister à un stade précoce.
L’imagerie par contraste de phase aux rayons X
Des chercheurs de l’Inserm donnent un nouvel espoir avec la publication de leurs travaux dans la revue numéro 51 de l’Inserm. Ils ont découvert une technique d’imagerie médicale qui permettrait de dépister plus tôt cette maladie, dès le stade des lésions du cartilage et avant même l'apparition d'un pincement articulaire.
Il s'agit de l’imagerie par contraste de phase aux rayons X. Cette dernière permet de voir les os ainsi que la réfraction, c’est-à-dire la déviation des rayons X par les tissus mous, comme le cartilage.
Les rayons X des radios ne visualisent que les tissus denses
Pour bien comprendre cette avancée, il faut d’abord savoir comment cette pathologie est étudiée par les médecins. "L’arthrose affecte le cartilage, mais aussi tous les autres tissus composant les articulations, et notamment les os, la membrane synoviale, qui tapisse l’intérieur de la capsule délimitant l’articulation, et les ligaments”, a expliqué Jérôme Guicheux, l’un des auteurs.
Les médecins utilisent des radios pour diagnostiquer l’arthrose et suivre son évolution. Problème : elles ne permettent pas de voir les tissus cartilagineux et mous car les rayons X des radios ne montrent que les tissus denses comme les os par exemple. Autrement dit, les médecins n’ont qu’une petite partie des informations avec une radio : l'importance du pincement articulaire, c'est à dire l'usure du cartilage articulaire à un stade déjà pas si précoce.
Or, grâce à l’imagerie par contraste de phase aux rayons X il est possible de voir, en plus des os, les tissus mous et cartilagineux. In fine, cette technique permettrait d’obtenir des images plus précises, détaillées et de révéler en haute définition tous les tissus touchés par l’arthrose.
Une technique peut être disponible d’ici cinq ans
"Plusieurs autres groupes de recherche dans le monde tentent de développer de nouvelles techniques d’imagerie non-invasives qui permettent de mieux évaluer l’arthrose", a développé Marie-Christophe Boissier, rhumatologue et directeur du laboratoire Physiopathologie, cibles et thérapies de la polyarthrite rhumatoïde.
À terme, si cet examen est validé, il permettra aussi aux patients d’éviter la multiplication d’examens et de dépister plus tôt cette maladie. Si tout se passe bien, les chercheurs ont estimé que l’imagerie par contraste de phase aux rayons X devrait être disponible d’ici cinq ans.








