Neurologie
Alzheimer : des anomalies structurelles du peptide Aß très tôt dans le sang
Une étude allemande montre que la détection précoce des anomalies structurelles du peptide béta-amyloïde dans le plasma est associée à un risque accru de développer la maladie d'Alzheimer, et ce indépendamment de l'âge.
- Richard Villalonundefined/istock
Des chercheurs allemands ont montré un lien entre la détection précoce dans le sérum sanguin du peptide béta-amyloïde (Aß) « mal replié » et la survenue à distance de la maladie d'Alzheimer.
L'étude publiée dans le Alzheimer's & Dementia Journal s'est intéressée rétrospectivement à 444 patients issus de la cohorte allemande Esther dont le suivi a débuté il y a 20 ans.
Un risque accru de développer la maladie d'Alzheimer 17 ans plus tard
Parmi les échantillons sanguins prélevé à l'époque et analysés par spectrométrie, sur les 444 patients, 87 d'entre eux ont une anomalie de pliage du peptide Aß. Après 17 ans de suivi, sur les 444 patients, 68 ont été diagnostiqués comme étant atteint de la maladie d'Alzheimer.
Parmi eux, 62,3% avaient initialement une anomalie de pliage du peptide Aß, alors que seulement 11% des personnes suivies chez lesquelles aucune démence n'a été diagnostiquée avaient ce défaut. Après analyse par régression logistique, l'association entre la présence du peptide Aß « mal replié » et maladie d'Alzheimer est indépendante de l'âge.
Pas d'association avec les autres facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer
Aucune association significative n'a été mise en évidence entre la présence plasmatique du peptide Aß « mal replié » et les facteurs de risque connus de la maladie d'Alzheimer : niveau d'éducation, hypertension artérielle, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque.
Toutefois une association statistiquement significative a été mise en évidence entre maladie coronarienne et mauvais pliage du peptide.
Un échantillon de petite taille mais des résultats de grande ampleur
Une des limites de l'étude est la petite taille de l'échantillon qui aurait pu empêcher l'observation d'effets significatifs.
Malgré cela, une association forte entre la présence de du peptide Aß « mal replié » et le développement ultérieur de la maladie d’Alzheimer a pu être mis en évidence, suggérant la véracité du lien entre les deux. D'autres études sur le sujet seront cependant nécessaires avant l'utilisation en pratique de ces résultats.
Vers un dépistage plus précoce de la maladie d'Alzheimer ?
Les résultats de l'étude indiquent que le mauvais pliage du peptide Aß détecté précocement dans le plasma est un facteur de risque indépendant de l'âge de la maladie d'Alzheimer. Cela montre que le risque de développer cette maladie pourrait être déterminé bien avant l'apparition des symptômes.
Ces résultats doivent être validés par d'autres études et pourraient permettre à terme d'intervenir plus précocement pour prévenir et prendre en charge cette maladie qui touche de plus en plus de personnes âgées et dont le diagnostic est souvent trop tardif.








