Diabétologie
Diabète de type 2 : le temps dans la cible corrélé au risque de décès
Le temps passé dans la cible glycémique, paramètre du contrôle de la glycémie de plus en plus utilisé, s’avère un bon marqueur prédictif du risque de décès de toutes causes et cardiovasculaires.
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Le développement de la mesure continue du glucose (MCG) a permis d’affiner les connaissances sur l’évolution du profil glycémique sur les 24 heures et a fait émerger le temps passé dans la cible glycémique (habituellement définie entre 3,9 et 10 mmoL/L) comme un paramètre pertinent du contrôle du diabète, qu’il soit de type 1 ou de type 2.
Des travaux antérieurs avaient notamment déjà souligné la corrélation entre ce paramètre et le risque de rétinopathie et l’épaisseur de l’intima-media carotidienne chez des diabétiques de type 2 (DT2). Mais il restait à démontrer le lien entre ce temps passé à la cible et le pronostic des patients diabétiques.
MCG pendant 3 jours à l’inclusion
C’est chose faite avec les données publiées dans Diabetes Care, qui mettent cette fois en évidence le lien entre un faible temps passé dans la cible et un risque accru de décès de toutes causes et cardiovasculaires.
Cette étude prospective monocentrique chinoise a inclus, entre 2005 et 2015, 6225 DT2 âgés en moyenne de 61 ans. Les patients ont été stratifiés en 4 groupes selon le temps passé à la cible, attesté en MCG pendant 3 jours à l’inclusion : > 85%, compris entre 71 et 85 %, entre 51% et 70 % et <= 50%.
Un risque accru de 23 à 85%
Après un suivi médian de 6,9 ans et en prenant comme groupe de référence les patients ayant un temps passé à la cible de plus de 85%, les auteurs rapportent, en analyse multivariée, un risque de décès de toutes causes accru de respectivement 23%, 30 % et 83 % dans les trois autres groupes de patients (p < 0,001). De même, le risque de décès cardiovasculaire est inversement corrélé au temps passé à la cible, augmenté de respectivement 35 %, 47 % et 85 % par rapport au groupe de référence (p = 0,015).
Certes, la mesure continue du glucose n’a été faite que sur une courte période de 3 jours à l’inclusion, alors qu’un travail récent estime qu’une mesure sur 14 jours permet d’estimer correctement la glycémie sur une période de 3 mois.
Mais ces données plaident pour un plus large recours à la MCG, qui parait complémentaire à l’HbA1c, reconnue comme le « gold standard du contrôle de la glycémie depuis l’étude DCCT.








