Pneumologie

Mésothéliome pleural : mieux vaut être une femme !

Il existerait une différence de pronostic du mésothéliome selon le sexe, avec une meilleure survie globale pour les femmes. Les oestrogènes seraient impliqués dans cette différence et pourraient avoir un rôle dans les thérapies futures.

  • 11 Fév 2021
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    Une étude rétropsective anglaise, dont les résultats sont parus en janvier 2021 dans l’American Journal of Clinical Oncology, a cherché à évaluer la différence de pronostic du mésothéliome pleural entre les hommes et les femmes. Pour cela, un ensemble de paramètres isssus de données anglaises ont été analysés entre 2005 et 2014. Au total, les dossiers de 8479 hommes et 1765 femmes ont été inclus dans cette étude. L’âge, le sexe, l’histologie,  le performans status, les facteurs cliniques, les données démographiques  et la survie globale ont été évalués pour les deux sexes, par une analyse multivariable.

    Une meilleure survie globale chez les femmes

    Le mésothéliome pleural demeure une maladie grave, au pronostic très sombre. La responsabilité de l’amiante dans sa pathogénie le rend relativement rare en raison des mesures de lutte contre la présence d’amiantedans les locaux,  mais ses taux d’incidence et de mortalité restent encore trop élevés. Des études ont déjà laissé entrevoir que les femmes avaient un meilleur pronostic que les hommes, en matière de survie globale. Les résultats de cette étude anglaise, dont l’une des forces est le nombre élevé de sujets inclus,  ont montré d’une part que les femmes atteintes de mésothéliome pleural étaient sensiblement plus jeunes que les hommes  et que la survie globale des femmes était significativement plus longue.

    Un probable rôle des oestrogènes

    Cette première étude sur le sujet réalisée au Royume -Uni, permet de rappeler quel’âge, l’histologie et le performans status ont une influence sur le pronostic du mésothéliome pleural. Elle apporte l’information supplémentaire, déjà pressentie, que le sexe est également un facteur pronostic, puisque la survie globale des femmes est significativement plus longue que celle des hommes. Il est donc licite de penser que les oestrogènes peuvent jouer un rôle dans ce mécanisme. Cela permet d’aller encore plus loin en imaginant que ce rôle des ostrogènes pourrait constituer une cible pour de nouvelles thérapies à venir.

    En conclusion, bien que toujours sombre, le pronostic du mésothéliome pleural est meilleur chez les femmes que chez les hommes et il serait intéressant de se pencher sur le rôle des oestrogènes pour expliquer cela et entrevoir de nouvelles thérapies.

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    JDF