Neurologie

Sclérose latérale amyotrophique : un traitement neuroprotecteur intéressant

Nouvel espoir dans la sclérose latérale amyotrophique, avec la mise en évidence d’une efficacité clinique significative sur le rythme de progression de la maladie d’une thérapie neuroprotectrice expérimentale.

  • DOBphoto/istock
  • 07 Septembre 2020
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    Les résultats de l’essai CENTAUR, de phase 2, marquent une étape importante dans le développement de nouveaux traitements de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), pour laquelle il n’y a que peu de recours thérapeutiques.  

    Cette étude multicentrique randomisée en double aveugle a inclus 137 patients souffrant d’une SLA, dont 89 ont reçu un traitement expérimental associant du phénylbutyrate de sodium et du taurursodiol et 48 un placebo pendant 24 mois. La majorité des patients recevaient par ailleurs du riluzole et de l’edaravone.

    Moindre baisse du score fonctionnel

    Au terme de ce suivi, les auteurs ont rapporté dans le NEJM un moindre déclin du score fonctionnel ALSFRS-R (Amyotrophic Lateral Sclerosis Functional Rating Scale–Revised), critère principal d’évaluation. La baisse moyenne de ce score a en effet été de -1,24 point/mois avec le traitement actif, versus -1,66 point/mois avec le placebo, soit une différence de 0,42 point/mois (IC 95% 0,03-0,81, p=0,003).

    Pour les critères secondaires d’évaluation (force musculaire, taux sérique de neurofilament, baisse de la capacité vitale, délai à la trachéotomie, au décès ou à la ventilation permanente), les différences entre les deux bras thérapeutiques n’étaient pas statistiquement significatives.

    Un profil de tolérance très satisfaisant

    Le taux d’effets secondaires a été similaire dans les deux groupes de traitement, les principaux effets indésirables rapportés par les patients sous traitement actif étant principalement de type gastro-intestinal, survenant plutôt en début de traitement et disparaissant après 3 semaines.

    Cette association à dose fixe de phénylbutyrate et de taurursodiol (ou acide tauro-ursodéoxycholique), spécifiquement conçue pour atténuer le stress du réticulum endosplasmique et réduire la dysfonction mitochondriale, avait déjà montré sa capacité à ralentir le processus de mort neuronale dans des modèles expérimentaux de différentes maladies neurodégénératives.

    Des essais plus prolongés et sur de plus larges cohortes de patients sont bien sûr nécessaires, mais ces résultats apportent un réel espoir dans cette pathologie rapidement progressive. Le délai moyen entre le début des symptômes et le décès, le plus souvent par insuffisance respiratoire secondaire à une dysfonction diaphragmatique, est aujourd’hui de 2 à 3 ans.

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