Cardiologie

HTA et Covid-19 : de nouvelles données rassurantes sur les IEC / sartans

Les personnes hypertendues traités au long cours par un IEC ou un ARA 2 n’ont pas de sur-risque de Covid -19 et, en cas d’infection, ne sont pas plus à risque de forme sévère.

  • 15 Juillet 2020
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    Le mode de pénétration cellulaire du SARS-Cov-2, via les récepteurs ACE 2 (enzyme de conversion de l’angiotensine de type 2), et l’augmentation de l’expression de ces récepteurs chez les personnes qui prennent ces médicaments qui bloquent le système rénine angiotensine, avaient naturellement suscité des interrogations quant au risque associé à la poursuite de ces traitements pendant la pandémie de Covid-19.  

    Les sociétés savantes, notamment la Société européenne d’hypertension artérielle et la Société européenne de cardiologie s’étaient toutefois rapidement positionnées en faveur de la poursuite des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et des antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2 (ARA2), attitude a posteriori confortée par plusieurs études, dont deux qui font l’objet d’une publication dans le JAMA.

    Pas de significativité après ajustement sur l’âge, le sexe et les antécédents

     La première, une étude de cohorte rétrospective menée à partir d’un registre danois, a inclus 4480 patients ayant une infection Covid-19, âgés en moyenne de 54,7 ans. Le taux de mortalité à 30 jours est certes plus élevé parmi les 20% (n = 895) qui étaient habituellement traités par un IEC ou un ARA2, 18,1%, versus 7,3% dans le groupe des non utilisateurs (80%, n = 3585) de ces traitements.

    Mais après ajustement sur l’âge, le sexe et les antécédents médicaux, cette association n’est plus significative (OR 0,83, IC 95%, 0,67-1,03). Le décès ou une forme sévère de Covid-19 sont rapportés chez 31,9% des utilisateurs d’IEC ou ARA 2, versus 14,2 % des non-utilisateurs (OR, 1,04, IC 95%, 0,89-1,23).

    Poursuivre les traitements

    L’étude cas-témoins a de son côté comparé la susceptibilité à l’infection par le SARS-Cov-2 chez 571 patients hypertendus traités présentant une Covid-19 et 5 710 témoins hypertendus mais non infectés, appariés par âge et par sexe. La majorité de ces patients étaient traités par un IEC ou un ARA 2 : 86,5% des cas et 85,4% des témoins, respectivement.

    L’analyse selon le modèle de régression de Cox montre que l’utilisation d’IEC/ARA2 comparativement à d’autres antihypertenseurs n’est pas associée de façon significative à une incidence plus élevée de Covid-19 (OR 1,05 ; IC 95 % 0,80-1,36).

    Ces résultats corroborent les données d’autres études, qui indiquent qu’il ne faut pas interrompre les IEC/ARA2, lorsqu’ils sont cliniquement indiqués, dans le contexte de la pandémie à Covid-19.

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