Rhumatologie
Ostéoporose : des antécédents récents de chute traumatique prédisent le risque de fracture
Une chute traumatique survenue dans les 12 mois précédents est associée à une augmentation du risque de fracture ostéoporotique à 5 ans chez les femmes ménopausées
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Les chutes chez les personnes âgées sont fréquentes, entraînant des fractures et d'autres complications graves pour leur santé. Chez les personnes âgées de 65 ans ou plus, les chutes sont la principale cause de décès et d'hospitalisation liés à des blessures. Les blessures causées par les chutes représentent un fardeau économique important dans le monde.
Le risque de fracture chez les femmes ménopausées pourrait être mieux prédit en prenant en compte les antécédents de chutes récentes (dans les 12 mois précédents), surtout celles qui ont provoqué une blessure, selon l'étude OSTPRE (Kuopio Osteoporosis Risk Factor and Prevention Study). Publiée dans Osteoporosis International, l'étude est la première à analyser l'association entre les antécédents récents de chutes et les fractures ultérieures.
Une femme sur 5 a chuté récemment
Près d'une femme sur cinq de la cohorte a déclaré avoir fait une chute au cours des 12 mois précédents. Le risque de fracture est 41% plus élevé chez les femmes qui ont signalé une chute que chez celles qui ne l’ont pas fait.
Dans cette cohorte finlandaise, qui est donc confrontée à des épisodes de glace en hivers, les chutes par glissade sont associées à un plus grand risque de fracture induite que les chutes causées selon d'autres modalités.
De plus, les chutes avec blessure sont encore plus prédictives des fractures futures : le risque de fracture est 64% plus élevé chez les femmes qui ont fait une chute avec blessure, en particulier, pour prédire d'autres fractures que les fractures ostéoporotiques majeures.
Une enquête prospective
Menée à l'Université de Finlande orientale et à l'hôpital universitaire de Kuopio, l'étude a porté sur 8 744 femmes dont l'âge moyen au début de l'étude était d'environ 62 ans. L'étude a débuté en 1999 par une enquête auprès des participantes à l'étude sur leurs antécédents de chutes au cours des 12 mois précédents.
Les chercheurs voulaient savoir combien de fois les participantes à l'étude étaient tombées, ce qui avait causé les chutes et quelle avait été la gravité des chutes, c'est-à-dire si elles avaient entraîné des blessures nécessitant un traitement.
Une enquête de suivi a été menée en 2004, demandant aux participantes à l'étude si elles avaient subi des fractures au cours du suivi de cinq ans. Les fractures déclarées par les participantes ont été confirmées à partir des dossiers médicaux.
Des résultats démonstratifs
Au final, cette étude qui suggère que les chutes avec blessure préalables sont un bon prédicteur de fractures futures, en particulier pour d'autres fractures que les fractures ostéoporotiques majeures. Ce critère pourrait être un bon candidat à l’incorporation dans les algorithmes de prédiction des fractures ostéoporotiques. L'outil de dépistage actuel, le FRAX, inclut les chutes ; cependant, l'inclusion des chutes traumatiques préalables serait susceptible d'améliorer sa puissance prédictive.








