Pneumologie
CBNPC: un nombre non négligeable de patients réfractaires au nivolumab
Environ 20% des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules seraient réfractaires au nivolumab. Le mécanisme de cette hyper-progression reste mal connu. D'après un entretien avec Jacques Cadranel.
Une étude rétrospective, parue en avril 2019, dans Lung Cancer, a inclus 300 sujets atteints de CBNPC dans 9 centres franciliens. Cette cohorte multicentrique a bénéficié du même traitement par nivolumab . Les données ont été fournies par les pharmacies centrales des hôpitaux. Une première publication avait montré que l'utilisation du nivolumab en vraie vie donnait des résultats équivalents aux essais cliniques avec 15% de survie sans progression supérieure à 2 ans.
Une maladie réfractaire au nivolumab
Le professeur jacques Cadranel, chef de service de pneumologie de l'hôpital Tenon à Paris, explique que le second message de cette étude est que près de 40% de sujets traités par immunothérapie avaient une progression de leur maladie au cours des premiers mois et que certains d'entre eux avaient même une hyper-progression. Il explique que la cinétique de croissance des malades hyper-progresseurs montre une progression plus rapide après l'immunothérapie qu'avant. Il précise, de plus, que ces sujets ne peuvent pas être réévalués car ils progressent trop rapidement. Ces patients n'ont pas reçu plus de trois injections de nivolumab, en raison de leur évolution négative.
Qui sont les sujets hyper-progresseurs?
Jacques Cadranel pose la question de savoir comment pré-déterminer les sujets quii vont être hyper-progresseurs. Il apparait qu'aucune différence sur l'âge, le sexe, le tabagisme ou les critères épidémiologiques n'apparait significativement présente. Seul, le performans status apparait inférieur chez les progresseurs rapides. Il précise que l’on attend beaucoup des investigations biologiques pour comprendre ce mécanisme (présence d'une lymphopénie périphérique, charge mutationnelle...) Il semble probable que la forte expression du PDL1 ne serait pas présente chez les patients hyper-progresseurs.
En conclusion, il n'existe pas aujourd'hui de caractéristiques précises pour anticiper l'hyper-progression au moment de la décision thérapeutique. D'autres critères que le performans status doivent être évalués.








