Pneumologie
Scanner thoracique : un rôle dans le dépistage du risque cardiovasculaire
Réalisé pour d’autres indications que le calcul du score calcique coronaire, le scanner thoracique standard pourrait aussi fournir des informations sur le risque cardiovasculaire du patient.
- Jim Cole/AP/SIPA
La présence de calcifications sur le réseau coronaire est un marqueur du risque de maladie cardiovasculaire et de la mortalité de toute cause. La méthode de référence pour la mesurer est la réalisation d’un scanner acquis avec une synchronisation cardiaque, la maîtrise du mouvement du cœur permettant une estimation du score calcique plus précise. Les scanners thoraciques standard ne sont pas faits avec cette synchronisation, il existe donc un aléa, la fréquence cardiaque du patient, qui peut affecter l’appréciation du score.
Dans le but de comparer les deux techniques, des chercheurs californiens ont réalisé une étude pour évaluer la corrélation entre le score calcique obtenu avec la technique de scanner de référence « synchronisé » et un examen standard « tout venant » avec coupes épaisses de 6 mm. Elle a aussi estimé pour chacun des deux types d’examen l’association entre le score calcique et la mortalité.
Forte corrélation
Entre 2000 et 2003, plus de 4500 personnes âgées en moyenne de 68 ans ont eu les deux sortes de scanner avec calcul du score calcique ; elles ont été suivies jusqu’en 2009 en ce qui concerne la mortalité.
Les résultats de l’étude montre que les scores calciques obtenus avec le scanner standard sont fortement corrélés avec ceux du scanner à synchronisation cardiaque, et prédisent la mortalité de façon semblable. Les auteurs concluent que les scanners thoraciques réalisés pour d’autres indications que le score calcique peuvent fournir des renseignements inexploités pour recueillir des informations sur le risque cardiovasculaire, sans irradiation ou dépense additionnelles.

Technologie avancée
Les conclusions de l'étude américaine sont en contradiction avec celles d’une méta-analyse publiée récemment qui recommandaient de ne pas réaliser de score calcique sur des scanners « tout venant ». Pour le Pr Martine Rémy-Jardin, « le débat se situe sur la précision de l’information que l’on veut obtenir, sachant que plus le scanner est technologiquement avancé et plus les protocoles d’examen sont précis, plus le score calcique va être proche de celui obtenu par la technique de référence avec une maîtrise du mouvement cardiaque par une synchronisation de l’enregistrement des données avec l’ECG. »
D’après un entretien avec le Pr Martine Rémy-Jardin, Imagerie thoracique, CHRU de Lille

Hecht HS. « See No Evil »∗. JACC Cardiovasc Imaging. février 2016;9(2):160‑2.
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