IPP : pas de sur-risque de complications dans une large étude randomisée

Contrairement à ce qui avait été observé dans les études observationnelles, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ne sont pas dangereux à long terme, selon une nouvelle étude prospective randomisée sur plus de 17 000 malades traités par anticoagulants pour maladies cardiovasculaires. A partir de certaines publications sur des données rétrospectives, on craignait des effets secondaires, comme le diabète, l'insuffisance rénale ou la démence.

Les IPP sont l'une des classes de médicaments les plus utilisées aux États-Unis. Ce sont les traitements les plus efficaces pour les reflux gastro-oesophagiens, qui touchent plus de 25% de la population, et sont recommandés dans de nombreux autres maladies liées à l'acide.

"Aucune preuve de préjudice"

"Notre étude est bienvenue pour les innombrables patients qui comptent sur les IPP pour contrôler leurs symptômes, ainsi que pour les médecins qui prescrivent ce médicament", estime Paul Moayyedi, du Population Health Research Institute. "À notre connaissance, il s'agit du premier large essai prospectif, randomisé, à évaluer l’innocuité à long terme des IPP. Il est rassurant de constater qu'il n'y a aucune preuve de préjudice", ajoute-t-il.

L'essai comprenait 17 598 patients traités pour anticoagulants oral pour une maladie coronarienne ou une artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Ils ont été répartis dans deux groupes recevant, soit du pantoprazole, soit un placebo. Les chercheurs ont évalué le potentiel de développement des effets secondaires suivants : pneumonie, fractures, atrophie gastrique, maladies rénales chroniques, diabète, BPCO, démence, maladies cardiovasculaires et cancer.

Pas de différence significative

Bilan : le pantoprazole n'est associé à aucun de ces effets indésirables lorsqu'il est utilisé pendant 3 ans, à l'exception peut-être d'un risque accru d'infections digestives à Clostridium difficile (OR = 1,33).