Cancer du sein : une nouvelle méthode radiologique 3D améliore le dépistage

Une nouvelle étude compare les données relatives à 180 340 dépistages du cancer du sein, chez environ 96 000 femmes âgées de 40 à 74 ans, soit par tomosynthèse numérique 3D (DBT) soit par mammographie numérique 2D. Il s’agissait de déterminer les performances relatives des 2 méthodes en fonction de l'âge de la patiente et de la densité mammaire.

La tomosynthèse numérique 3D semble avoir une meilleure aptitude à identifier correctement les femmes sans cancer du sein moins de faux positifs) et elle apporte une meilleure détection des petits cancers du sein dans tous les groupes d'âge et de densité mammaire. Elle permet la détection de cancers invasifs susceptibles d’être plus petits et sans atteinte ganglionnaire, en particulier chez les femmes âgées de 40 à 49 ans. Cette étude est publiée dans le JAMA Oncology.

La controverse du dépistage

Il existe une controverse sur le dépistage du cancer du sein par mammographie et c’est essentiellement à cause du rapport bénéfice/risque de cette procédure : trop de faux positifs et trop de diagnostics manqués à un stade précoce. Un examen de dépistage qui minimiserait les résultats faussement positifs tout en maintenant ou même en augmentant la détection des cancers du sein cliniquement significatifs par rapport à la mammographie 2D conventionnelle pourrait présenter une amélioration du rapport bénéfice/risque.

Cette étude confirme les données de la littérature montrant que le dépistage par la tomosynthèse numérique 3D améliore simultanément la détection précoce du cancer du sein tout en réduisant les risques de 2^e examen de patientes en raison d’un faux positif. Il est important de noter que la réduction des faux positifs en tomosynthèse numérique 3D est significative pour tous les groupes d'âge et toutes les catégories de densité mammaire.

Les limites de cette étude sont qu’elle est observationnelle et que les femmes n’ont pas été tirées au sort dans chaque groupe de dépistage : il peut donc y avoir des différences entre les participantes des 2 groupes de l’étude, différence qui sont non prises en compte lors de l’analyse.

Une amélioration du dépistage

Dans cette étude, réalisée dans plusieurs centres du nord-est des États-Unis, la tomosynthèse numérique 3D est associée à une amélioration de la spécificité dans tous les groupes d'âge, et en particulier chez les femmes les plus jeunes avec les densités mammaires les plus fortes. Cette méthode permet une augmentation de la détection de cancers du sein plus petits, c’est-à-dire à un stade plus précoce, avec moins souvent de ganglions positifs. La détection précoce de ces cancers plus petits, qui ne se sont peut-être pas déjà différenciés en sous-types agressifs, devrait être associée à un meilleur pronostic à long terme.