Diabétologie
Diabète de type 1 : les infections à entérovirus de l’enfance associées à l’auto-immunité
Certains virus persistants dans l’intestin pourraient provoquer un diabète de type 1 en déclenchant une réaction auto-immune chez les enfants.
- Jose Luis Calvo Martin/istock
Plusieurs études ont suggéré que des infections virales communes (rotavirus, adénovirus et entérovirus) pouvaient être impliquées dans le déclenchement et le développement d’un diabète de type 1 : la fréquence des infections a entérovirus a, en effet, été décrite en préalable à l’auto-immunité anti-ilots de Langerhans.
Des équipes de chercheurs des États-Unis et d'Australie étudient les effets des entérovirus et cherchent à savoir la prévention de ces infections à entérovirus pourrait éviter l’apparition de cette maladie auto-immune.
Entérovirus intestinal et auto-immunité anti-îlots
Des échantillons de sang et de fèces ont été prélevés chez 93 enfants qui n’avaient pas de diabète de type 1, mais dont au moins un parent en était atteint. Les analyses de sang ne montrent aucune association entre les entérovirus dans le sang et le risque de diabète.
Par contre, la persistance d’entérovirus dans les selles est associée à une augmentation significative du risque de diabète de type 1. Les résultats ont été publiés dans la revue Scientific Reports.
Des infections fréquentes
Les infections à entérovirus sont fréquentes chez l’enfant et généralement bénignes (simple gastro-entérites) mais les entérovirus sont un groupe de virus qui peuvent traverser les parois de l’intestin et atteindre diverses cellules du corps.
Si ces virus pénètrent dans le système nerveux central par exemple, des maladies graves peuvent se développer. On pense également que les entérovirus sont à même de déclencher une réaction auto-immune contre les ilots de Langerhans dans le pancréas, lorsqu’ils y pénètrent.
La persistance de certains entérovirus
Un total de 129 virus, y compris cinq types d’entérovirus A, sont plus fréquemment retrouvés dans l’intestin d’enfants qui ont une auto-immunité des îlots de Langerhans par comparaison aux enfants de même âge qui n’en ont pas.
L'auto-immunité contre les îlots survient lorsque des cellules immunitaires deviennent programmées pour attaquer les cellules bêta des îlots de Langerhans dans le pancréas. Ces phénomènes d’auto-immunité contre les îlots de Langerhans peuvent conduire au développement du diabète de type 1 plus tard dans la vie.
Une implication dans le diabète auto-immun
Selon le Pr Thomas Briese, professeur agrégé d'épidémiologie et auteur principal de l’article : « Ces résultats renforcent le modèle pathogénique selon lequel les entérovirus peuvent se propager de l'intestin au pancréas de l'enfant et déclencher une auto-immunité contre les cellules qui régulent la glycémie ».
« La connaissance des types de virus impliqués dans cette réaction est une étape critique dans le développement de nouvelles stratégies de prévention et de traitement du diabète de type 1 ». La vaccination contre les entérovirus est, en effet, une piste envisageable chez les enfants à risque de diabète de type 1. Cela montre également que si le corps est capable d’éliminer rapidement les virus du sang, il n’en est pas toujours de même pour les virus de l’intestin.








