Oncologie
Cancer de la prostate : intérêt de la radiothérapie hypofractionnée et formes à faible risque
Grâce à la radiothérapie conformationnelle, la radiothérapie hypofractionnée devrait devenir une nouvelle norme de traitement chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate à faible risque.
- Thomas Hecker/istock
Un essai du groupe NRG Oncology montre que la radiothérapie hypofractionnée pourrait devenir la nouvelle stratégie de référence chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate à faible risque. C’est le résultat d’une étude publiée dans le JAMA Oncology.
Les résultats de l’étude clinique NRG-Oncology NRG-RTOG 0415 montrent qu’un schéma thérapeutique de radiothérapie hypofractionnée (H-RT), qui délivre la même dose totale de rayons X mais avec moins de séances et sur une durée plus courte, n’est pas inférieure au schéma de radiothérapie conventionnelle (C -RT). C’est validé pour l’efficacité, mais aussi pour la tolérance des organes qui entourent la prostate (intestins, vessie), pour la préservation de la sexualité et de la qualité de vie.
Un essai comparatif contrôlé
Le NRG-RTOG 0415, un essai de phase III de « non-infériorité », c’est-à-dire qu’il montre l’équivalence des traitements testés entre eux, chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate à faible risque qui ont choisi la radiothérapie comme modalité de traitement. L’étude a comparé deux calendriers de fractionnement conventionnel et raccourci.
Au total, 1 092 hommes aux États-Unis, au Canada et en Suisse ont été tirés au sort entre 2 types de fractionnement de la radiothérapie. Les hommes du groupe de traitement radiothérapie conventionnelle (C -RT) ont reçu 73,8 Gy en 41 séances de radiothérapie et sur 8,2 semaines. Les hommes du groupe de traitement radiothérapie hypofractionnée (H-RT) ont reçu 70 Gy en 28 séances et sur une période de 5,6 semaines.
Des résultats comparables
Les malades des deux bras de l’étude ont été évalués à l’inclusion puis à 6, 12, 24 et 60 mois par le score composite validé EPIC (Expanded Prostate Index Composite) pour les domaines intestinal, urinaire, sexuel et hormonal, la liste de contrôle des symptômes de Hopkins (HSCL) mesurant l’anxiété et la dépression, et l'EQ5D mesurant la QOL.
Aucune différence statistiquement significative n’a été observée entre les bras pour le contrôle des symptômes (scores HSCL et Eq5D), ni pour les effets indésirables gastro-intestinaux ou génito-urinaires, de grade 3 ou plus, signalés par le médecin. Il n’y a pas eu non plus de différence statistiquement significative pour le score EPIC, sauf à 12 mois où les hommes du groupe radiothérapie hypofractionnée (H-RT) ont une réduction plus importante des effets indésirables intestinaux (qui n’atteint pas la significativité).
Bénéfice de la radiothérapie hypofractionnée
Lorsqu'on les analyse dans le contexte des essais sur la radiothérapie hypofractionnée, ces résultats fournissent des éléments en faveur de la radiothérapie hypofractionnée en tant que nouvelle norme de traitement pour les hommes atteints d'un cancer de la prostate à faible risque.
L’essai RTOG 0415 n'a objectivé aucune différence de progression et de survie entre les 2 séquençage de radiothérapie, et les résultats confirment également qu'il n'y a aucune différence pour le patient en termes d'événements indésirables et de qualité de vie.
Une réduction des coûts et des contraintes
Avec les progrès de la radiothérapie conformationnelle, il devient possible d’augmenter les doses délivrées à chaque séance sans augmenter le risque de lésion des organes de voisinage. En augmentant les doses, on peut réduire le nombre de séances nécessaires à la délivrance de la dose totale, et donc réduire la durée du traitement, ainsi que les allers-retours entre le domicile et le centre de radiothérapie. En plus d’un meilleur confort de vie pour le malade, la radiothérapie hypofractionnée réduit donc les coûts de transport et libère des créneaux de temps-machine afin de traiter par radiothérapie d’autres malades. C’est beaucoup de bénéfices.








