Pneumologie
Asthme et test de provocation : poudre d'adénosine plutôt qu'aérosol d'AMP
L'utilisation de l’adénosine en poudre sèche lors des tests de provocation bronchique donne des résultats positifs supérieurs à ceux retrouvés lors de l’utilisation de l’AMP en nébulisation. D’après un entretien avec le Pr Anh-Tuan DINH XUAN.
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L’étude, publiée dans l'ERJ, a porté sur 60 patients qui ont bénéficié d’un test de provocation bronchique à l’adénosine en poudre sèche puis à l’AMP en nébulisation, à quatorze jours d’intervalle. Les résultats ont montré qu’avec l’AMP en nébulisation, le test est positif dans 70% des cas; avec la poudre sèche, il l'est dans 85% des cas, sachant que 15 à 30% des patients ayant un asthme avéré ont un test de provocation toujours négatif. Les patients inclus étaient porteurs d’un asthme obstructif, peu sévère, avec un VEMS supérieur à 50%.Un seul d'entre eux n’a pas toléré la poudre sèche.
Les tests de provocation à l’adénosine, peu utilisés en France, servent à explorer l’inflammation éosinophilique chez les patients asthmatiques ou BPCO. Ceux à la poudre sèche permettent d’utiliser des concentrations plus grandes que celles contenues dans les appareils de nébulisation. Le taux de tests positifs avec la poudre sèche est donc supérieur.
Quelle place pour le test de provocation à l’adénosine ?
Pour le Pr DINH XUAN, chef du service de physiologie-explorations fonctionnelles, Hôpital Cochin, Paris, ce type de test tient une place relative dans l’exploration de l’inflammation éosinophilique. La mesure du taux d’éosinophiles dans l’exploration directe des expectorations, le taux sanguin des éosinophiles et la mesure du taux de NO inhalé sont des paramètres qui permettent déjà d’avoir une idée de l’inflammation éosinophilique. Le test de provocation à l’adénosine n’arrive qu’en ultime position, d’une part parce qu’il ne revient pas positif chez tous les asthmatiques et d’autre part parce qu’il peut être dangereux en raison du risque de bronchospasme. Selon le Pr DINH XUAN, le plus fiable reste la mesure du taux d’éosinophiles dans l’expectoration induite, étroitement corrélée au taux d’éosinophilie sanguine. De plus, il existe des patients qui ont de forts taux d’éosinophiles sans activer les voies biologiques. Il est donc licite de prendre du recul pour corréler ces résultats à la clinique.
En conclusion, l’utilisation de l’adénosine en poudre sèche est plus intéressante que la nébulisation par les tests de provocation bronchique. L’intérêt de mesurer l’inflammation éosinophilique serait de personnaliser les prises en charge thérapeutiques, mais les tests à l’adénosine sont insuffisants pour comprendre ce qui se passe au niveau biologique.









