Pneumologie
BPCO : la dépression est un facteur de risque de réhospitalisation
L'existence d'un syndrome dépressif est un facteur de risque indépendant de réadmission à l’hôpital pour une exacerbation aiguë de BPCO. Des conseils en sevrage tabagique réduisent ce risque.
- COUTIER BRUNO/SIPA
La prévalence de la dépression et de l'anxiété est élevée chez les patients atteints de BPCO et plusieurs études ont lié le fait de souffrir d'un état dépressif à celui de faire des exacerbations. Se pose évidemment la question de l'imputabilité réelle : est-ce la dépression qui cause l'exacerbation ou l'inverse ? Une étude publiée dans ATS Journals a évalué le risque de réhospitalisation précoce (dans les 30 et 90 premiers jours) et tardive (dans la première année) après une première hospitalisation en fonction d’un diagnostic de dépression.
Conseils en sevrage tabagique
422 patients hospitalisés pour une BPCO ont été inclus dans l’étude puis suivis pendant un an. 132 ont été réhospitalisés pour une exacerbation pendant cette période et les auteurs ont analysé les facteurs associés à la réadmission dans le service. En analyse univariée, ils ont trouvé un lien avec une fréquence élevée de dépression (47,7 % vs 23,4 % ; p < 0,001). En analyse multivariée, une réadmission dans l’année est indépendamment associée avec la dépression (OR 2,67 ; 95 % CI 1,59-4,47) et avec un programme de conseils en sevrage tabagique (OR 0,34 ; 95 % CI 0,18-0,66). La dépression prédit également le risque de réadmission précoce à 30 et 90 jours.

Cette étude souffre d’un certain nombre de limites : elle est rétrospective et a été réalisée d’après une base de données, le diagnostic de dépression étant laissé à l’appréciation du clinicien ou posé d’après la présence d’une prescription d’antidépresseur. Cependant, elle confirme le fait que la dépression fait partie des comorbidités importantes chez les patients atteints de BPCO et qu’une aide au sevrage tabagique est utile dans la prévention des réhospitalisations.
D’après un entretien avec le Pr Pierre-Régis Burgel, pneumologue à l’hôpital Cochin, Paris.
Les autres titres du jour
Fibrose pulmonaire : des agents infectieux jouent un rôle dans la maladie
Asthme : Il existe des modifications de la flore bronchique








