Hématologie
Leucémie : les USA autorisent le traitement par lymphocytes modifiés
L’agence américaine du médicament a autorisé l’utilisation du traitement la lymphocytes génétiquement modifiés, les CAR-T cells, contre une forme agressive de leucémie.
- Novartis
Ce mercredi, la Food and drug administration (FDA) l’équivalent américain de l’ANSM, a approuvé la première thérapie génique contre le cancer. Il s’agit du Kymriah, qui a été développé par les laboratoires Novartis pour lutter contre la leucémie lymphoblastique aigüe chez l’enfant et le jeune adulte, jusqu’à 25 ans.
« Il y avait un besoin urgent de d’options thérapeutiques novatrices, qui pourraient améliorer les chances de survie des patients souffrant de rechutes ou de résistances, et pour lesquels le pronostic est mauvais, explique Novartis dans un communiqué. Les patients subissent souvent de multiples traitements incluant chimiothérapies, radiothérapies, thérapies ciblées ou par cellules souches, mais seulement 10 % sont encore vivants 5 ans plus tard. »
Des lymphocytes T reprogrammés
Ce qu'apporte le Kymriah, c’est un traitement du type mini-greffe, avec un taux de rémission de 83 % dans les trois mois suivant le traitement. Les lymphocytes T, des cellules du système immunitaire du patient, sont prélevés, reprogrammés génétiquement, cultivés et réinjectés ensuite au malade. Ces CAR-T cells sont modifiés pour attaquer d’autres cellules leucémiques, porteuses d'un antigène-cible et responsables de la maladie, qui prolifèrent rapidement.
L'antigène-cible est une protéine, CD19, qui est exprimée à la surface de ces cellules leucémiques. Une fois réinjectées dans le corps du patient, les lymphocytes T modifiés se répliquent rapidement, et la rémission est rapide.
L’ère des immunothérapies géniques
« Nous entrons dans une nouvelle ère de l’innovation médicale, dans laquelle nous sommes désormais capables de reprogrammer les cellules d’un patient pour qu’elles attaquent elles-mêmes un cancer mortel, s’est enthousiasmé le commissaire de la FDA, Scott Gottlieb. Les nouvelles thérapies géniques et cellulaires détiennent le potentiel de transformer la médecine et de créer un point d’inflexion dans notre capacité à traiter, et même à guérir, de nombreuses maladies encore incurables. »
Plus de 550 thérapies géniques expérimentales seraient en développement, a-t-il ajouté. D’ici la fin de l’année 2017, la FDA devrait en valider une deuxième, conçue par Kite Pharma, destinée à traiter le lymphome non hodgkinien agressif diffus à grandes cellules B.
Un traitement coûteux
Deux ombres au tableau. Les effets secondaires peuvent être sévères. En plus des effets classiques – fièvre, nausées, vomissements, troubles intestinaux, douleurs musculaires et articulaires etc. –, le Kymriah peut causer des infections graves, de l’hypotension artérielle, des problèmes rénaux et une baisse de l’oxygénation sanguine.
Ensuite, son prix. Le coût du traitement devrait avoisiner les 400 000 euros. Un argument que balaie Novartis d’un revers de main. Les traitements classiques de la leucémie, qui incluent une transplantation de moelle osseuse, reviennent à plus de 450 000 euros, et peuvent grimper jusqu’à 675 000, se justifie le laboratoire suisse.
La leucémie lymphoblastique aigüe est le type de leucémie le plus courant chez l’enfant. Elle n’est ni contagieuse, ni transmissible, ni héréditaire, et les causes sont encore mal connues. En France, environ 300 cas sont recensés chaque année.








