Pneumologie
Maladies respiratoires : l’asthme en tête des coûts au Royaume-Uni
Selon une étude anglaise, les maladies respiratoires, en particulier l’asthme, sont parmi les affections les plus coûteuses sans pour autant bénéficier de financements de recherche à la hauteur des dépenses.
- shirotie/epictura
Au Royaume-Uni, le coût économique des maladies respiratoires représente un fardeau très important et la maladie asthmatique est celle qui coûte le plus. Ces données sont issues d’une étude réalisée par la British Lung Foundation qui a fait l’objet d’un éditorial dans le Lancet.
En 2014, le coût total s’est élevé à 11,1 milliards de livres. Il comprend le coût direct des traitements (9,9 milliards £) et le coût indirect, qui correspond à la perte due à l’absentéisme au travail (1,2 milliards £). Quand on analyse par pathologie, l’asthme s’avère la maladie la plus coûteuse (3 milliards £), suivi de la BPCO (1,9 milliards £), des infections respiratoires basses (1,7 milliards £) et des cancers (183 millions £).
La recherche parent pauvre
Les maladies du système respiratoire, une dénomination qui exclut les cancers et les infections, sont classées au 4e rang des affections les plus coûteuses après les troubles mentaux et du comportement, les maladies ostéo-articulaires et musculaires et les maladies cardiovasculaires. Pourtant en 2014, les maladies du système respiratoire ont reçu seulement 1,68 % de la totalité des fonds alloués à la recherche. Les affections pulmonaires apparaissent donc clairement négligées dans ce domaine.
Le tableau dressé par cette étude concerne le Royaume-Uni mais la situation est sans doute très comparable en France, bien que l’on ne dispose pas de chiffres aussi précis. Une des différences principales entre les deux pays concerne le système mutualisé français qui permet un bien meilleur accès aux médicaments innovants. Les chiffres de mortalité liés aux cancers du poumon sont d’ailleurs meilleurs dans l’hexagone, le coût investi étant sans doute plus élevé qu'en Angleterre.
Taskforce
Dans sa conclusion, l’auteur de l’éditorial appelle à la création d’une stratégie nationale pour s’attaquer au problème avec la mise en place d’une taskforce, un comité d’experts et de patients chargé de proposer et de réaliser les interventions nécessaires.
En France, ce type d’approche a été initié il y a une quinzaine d’années avec un certain succès et se poursuit aujourd’hui. Le plan cancer, le programme nutrition, le programme de lutte contre la mucoviscidose, le plan Alzheimer et maladies neuro-dégénératives et le plan maladies rares ont fait leurs preuves. La même démarche concernant l’asthme et la BPCO serait sans doute souhaitable.
D’après un entretien avec le Pr Christos Chouaid, pneumologue, CHIC de Créteil

Burki TK. The economic cost of respiratory disease in the UK. Lancet Respir Med [Internet]. 2017;








