Diabétologie
DT2 et complications cardiovasculaires : les recommandations restent insuffisamment suivies
Selon les données d’une étude rétrospective menée en Allemagne, seulement 40 % des diabétiques de type 2 ayant une complication cardiovasculaire prennent un traitement conforme aux recommandations.

- Marina Vol/iStock
Cela est aujourd’hui largement démontré : les patients atteints de diabète de type 2 (DT2) présentent un risque élevé de complications micro- et macro-vasculaires, et les événements cardiovasculaires (CV) sont l’une des principales causes de leur risque accru de décès prématuré.
Toutefois, si les recommandations de prise en charge des maladies cardiovasculaires en cas de DT2 sont parfaitement établies, leur suivi dans la vraie vie ne parait pas toujours optimal.
Dans 40% des cas seulement
C’est en tout cas ce qui est rapporté dans une étude observationnelle rétrospective menée en Allemagne à partir des données de la base de référence WIG2, qui collige les demandes d’indemnisation de plus de 4,5 millions d’assurés : les auteurs estiment que seuls environ 40 % des patients étaient traités conformément aux recommandations.
Au total, l’analyse, dont les résultats sont publiés dans Cardiovascular Diabetology, porte sur 17 175 patients atteints de DT2 (âgés en moyenne de 71 ans) et ayant présenté une comorbidité CV incidente (accident vasculaire cérébral ischémique, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque ou coronaropathie) entre 2016 et 2018.
Les traitements à visée CV les plus fréquemment prescrits pendant le suivi étaient les inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone (83,9 %), les diurétiques (72,6 %) et les bêta-bloquants (71,8 %). Une faible proportion de patients recevait un inhibiteur de SGLT2 ou un agoniste du GLP-1 (6,3% et 2,6%, respectivement).
Un impact sur la survie à un an
Les taux de survie à 12 mois étaient significativement plus élevés chez les 40 % de patients recevant un traitement répondant aux recommandations (évaluation faite à l'aide du ratio de possession de médicaments) comparativement à ceux ne recevant pas un traitement conforme à ces recommandations : 90,8 % contre 82,6 % (p < 0,0001).
Un défi pour les soignants
Les patients non traités conformément aux recommandations cardiovasculaires présentaient une mortalité et un risque de survenue d’un événement cardiovasculaire majeur (critère combiné de mortalité toute cause, IDM et AVC) plus élevés que les ceux suivant scrupuleusement les recommandations (OR respectivement de 1,93, IC 95 % : 1,65-2,25 et de 1,49, IC 95 % : 1,31-1,69).
Les résultats de cette étude concordent avec d’autres travaux menés en Europe, qui indiquent une bonne adhérence aux recommandations dans moins de 50 % des cas. Un véritable défi pour les professionnels de santé.