Diabétologie
Diabète maternel : un risque accru de troubles du neurodéveloppement chez les enfants
Une vaste méta-analyse confirme les liens entre diabète maternel et risque accru de troubles du neurodéveloppement chez les enfants, ce surrisque étant plus marqué en cas de diabète préexistant à la grossesse qu’en cas de diabète gestationnel.

- dragana991/iStock
Différents travaux antérieurs avaient souligné le possible lien entre diabète maternel et troubles du neurodéveloppement, en particulier troubles du spectre de l’autisme et trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH).
Un lien que semble confirmer une vaste méta-analyse chinoise, qui a analysé cette relation chez plus de 56 millions de couples mère-enfant qui avaient été inclus dans 202 études, dont le critère principal d'évaluation était les troubles neurodéveloppementaux, tels que définis par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (5è édition), et la Classification internationale des maladies (11ème version). Ses résultats sont publiés dans le Lancet Diabetes et Endocrinology.
Enfants et adolescents de 18 ans ou moins
Un peu plus de la moitié de ces études (110, soit 54 %) portaient sur le diabète gestationnel, 80 (40 %) sur le diabète prégestationnel.
La majorité des études (169, soit 84 %) avaient exclusivement inclus des enfants et des adolescents âgés de 18 ans ou moins.
Un surrisque global de 28 %
Dans les études tenant compte de multiples biais de confusion (n = 98, 49 %), les enfants exposés au diabète maternel présentaient un risque accru de 28 % de tout trouble neurodéveloppemental (odd ratio 1,28 ; IC à 95 % 1,24–1,31). Par rapport aux enfants non exposés, le surrisque était de 25 % pour les troubles du spectre autistique (OR 1,25 ; 1,20–1,31), de 30 % pour le TDAH (OR 1,30 ; 1,24–1,37), de 32 % pour la déficience intellectuelle (1,32 ; 1,18–1,47), de 27 % pour les troubles spécifiques du développement (1,27 ; 1,17–1,37), de 20 % pour les troubles de la communication (OR 1,20 ; 1,11–1,28), de 17 % pour les troubles moteurs (OR 1,17 ; 1,10–1,26) et de 16 % pour ceux de l'apprentissage (OR 1,16 ; 1,06–1,26).
En cas de diabète maternel prégestationnel, le risque de la majorité de ces troubles neurodéveloppementaux était plus élevé qu’en cas de diabète gestationnel (OR 1,39 ; IC 95 % 1,34–1,44 versus 1,18, IC 95 % 1,14–1,23 ; différence de sous-groupe p < 0,0001).
D’autres études sont nécessaires pour mieux préciser les mécanismes potentiellement en cause et clarifier les associations entre la survenue de troubles du neurodéveloppement et les différents types de diabète.