Neurologie
Polyradiculonévrite chronique (PIDC) : efficacité et tolérance de l’efgartigimod
L'efgartigimod, un inhibiteur du fragment Fc d'anticorps IgG1 humain déjà utilisé dans la myasthénie, réduirait significativement le risque de rechute dans la polyradiculonévrite inflammatoire démyélinisante chronique (PIDC) dans une étude de phase 2.
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La polyradiculonévrite inflammatoire démyélinisante chronique (PIDC) est une maladie auto-immune du système nerveux périphérique qui peut entraîner une invalidité grave due à une faiblesse musculaire et à des troubles sensoriels. Environ un tiers des patients ne répondent pas aux traitements actuellement disponibles, et de nombreux patients ayant une réponse partielle souffrent d’une déficience neurologique résiduelle, ce qui souligne la nécessité de trouver des alternatives efficaces.
D’autres patients sont dépendant des immunoglobulines intraveineuses avec une fréquence de traitement pouvant aller jusqu’à 2 ou 3 jours de perfusion par mois. L'efgartigimod est un inhibiteur du fragment Fc d'anticorps IgG1 humain, qui a déjà démontré son efficacité et sa sécurité chez les patients atteints de myasthénie généralisée. Une étude de phase 2 versus placebo a évalué la sécurité, la tolérance et l'efficacité de l'efgartigimod sous-cutané chez les adultes atteints de PIDC.
Un essai multi-étapes, en double aveugle versus placebo
ADHERE est un essai multi-étapes, en double aveugle et contrôlé par placebo. Celui-ci a recruté des participants atteints de PIDC provenant de 146 sites cliniques d'Asie-Pacifique, d'Europe et d'Amérique du Nord. Les participants ayant des signes de détérioration cliniquement significatifs sont entrés dans une phase ouverte de 1000 mg d'efgartigimod hebdomadaire pendant 12 semaines maximum (stade A). Les patients ayant des preuves confirmées d'amélioration clinique (ECI ; répondeurs au traitement) sont entrés dans une deuxième phase (sevrage) randomisée de 1 000 mg d'efgartigimod contre placebo pendant un maximum de 48 semaines (stade B).
Les participants ont été randomisés en aveugle (1:1) grâce à une technologie de réponse interactive et stratifiés en fonction de leur changement de score ajusté de cause et de traitement de la neuropathie inflammatoire (aINCAT) au cours de l'étape A et de leur médicament le plus récent contre la PIDC dans les 6 mois précédant la sélection. Le critère d'évaluation principal de l'étape A était l'ECI confirmé (diminution ≥ 1 point de l'aINCAT, augmentation ≥ 4 points [métrique centile] de l'échelle d'invalidité globale, ou augmentation ≥ 8 kPa de la force de préhension après quatre injections et deux visites consécutives). Le critère d'évaluation principal de la phase B, évalué dans la population en intention de traiter modifiée, était le risque de rechute (délai jusqu'à la première augmentation de l'aINCAT ≥ 1 point).
Réduction significative du risque de rechute
322 patients (114 femmes, 208 hommes) sont entrés dans la phase A, dont 214 (66 %, IC à 95 % 61,0-71,6) ont eu une ECI confirmée. Dans la phase B, 221 participants ont été randomisés (111 pour l'efgartigimod, 110 pour le placebo). L'efgartigimod a réduit significativement le risque de rechute par rapport au placebo (rapport de risque 0·39 [IC à 95 % 0,25-0,61] ; p<0·0001).
31 participants (27,9 % [19,6-36,3]) ayant reçu de l'efgartigimod ont fait une rechute contre 59 (53,6 % [44,3-63,0]) ayant reçu un placebo. Au stade B, des EILT sont survenus chez 71 (64 %) participants sous efgartigimod et 62 (56 %) participants sous placebo, et des EILT graves chez six (5 %) participants sous efgartigimod et six (5 %) sous placebo.
L'étude ADHERE montre l'efficacité de l'efgartigimod dans la réduction du risque de rechute par rapport au placebo chez les personnes atteintes de PIDC qui ont répondu au traitement. D'autres études sont nécessaires pour fournir des données sur les effets à long terme de l'efgartigimod et la manière dont il se compare aux options de traitement actuellement disponibles. IL s’agit de la première molécule en dehors des corticoides, des IgIV et des échanges plasmatiques a montré une efficacité dans cette pathologie.








