Pneumologie
Tuberculose : l’hypoxie au centre de la formation des cavernes
Chez l’homme, les lésions tuberculeuses pulmonaires sont très hypoxiques, un manque d’oxygénation qui active une collagénase essentielle à la formation des cavernes et donc pour la transmission de la maladie.
- jonnysek/epictura
Il existe des zones d’hypoxie tissulaire dans les poumons des malades tuberculeux. C’est ce que viennent de montrer des chercheurs britanniques dans une étude réalisée pour la première fois chez l’homme. Ils ont réalisé l’exploration de cinq patients avec un PET-scanner utilisant un marqueur de l’hypoxie, le [18F]-fluoromisonidazole et ont identifié des zones très hypoxiques avec moins de 1 % d’oxygénation près des cavernes et dans les régions de consolidation et de séquelles.
Cibles thérapeutiques
Cette hypoxie semble donc intervenir dans la physiopathologie de la maladie, dans la mauvaise réponse immunitaire qui y est associée et dans la constitution des fameuses cavernes qui sont à l’origine de la transmission de la tuberculose chez l’homme. De plus, Mycobacterium tuberculosis se développe très bien dans des conditions d’hypoxie.
Dans cette étude, les chercheurs ont démontré, non plus sur des patients mais sur des macrophages humains infectés cette fois, que l’hypoxie active l’expression d’une métalloprotéase (MMP-1) qui joue un rôle clé dans la cascade immunologique et dans la destruction tissulaire. De plus, mycobacterium tuberculosis lui-même active un facteur toxique (HIF-1a) qui est normalement induit par l’hypoxie.
Les découvertes de cette étude ouvrent donc des pistes thérapeutiques différentes des antibiotiques en identifiant deux cibles potentielles, la métalloprotéase MMP-1 et le facteur HIF-1a pour tenter de lutter contre la constitution des lésions et d’agir sur la réponse immunitaire.
D’après un entretien avec le Pr Claire Andréjak, pneumologue, CHU d’Amiens









