Onco-Dermato
Carcinome de Merkel localisé : une meilleure survie après chirurgie de Mohs
Une étude de cohorte rétrospective américaine suggère que la technique chirurgicale de Mohs serait associée à une meilleure survie dans le carcinome de Merkel localisé, sans atteinte du ganglion sentinelle.
- ClusterX/iStock
Le carcinome de Merkel est un cancer cutané rare qui, en raison de sa propension à disséminer rapidement au niveau régional, est associé à un taux de mortalité élevée comparativement aux autres cancers de la peau. Ceci a d’ailleurs conduit les experts du National Comprehensive Cancer Network (NCCN) à recommander une biopsie du ganglion sentinelle chez les patients éligibles à la chirurgie.
La technique en question
Chez les sujets ayant une maladie localisée, l’exérèse chirurgicale de la lésion est reconnue comme la meilleure stratégie thérapeutique, mais le choix de la technique chirurgicale fait l’objet de discussions, notamment parce que les données d’études restent peu nombreuses du fait de la relative rareté de ce type de cancer cutané.
Les résultats d’une vaste étude Américaine réalisée à partir des données nationales du cancer, publiés dans JAMA Dermatology, soulignent les bénéfices, sur la survie globale, de la chirurgie de Mohs, technique de chirurgie micrographique qui doit son nom au médecin l’ayant développée le premier dans les années 1930. Cette technique, qui vise à améliorer le contrôle des marges d’exérèse, est notamment très utilisée aux États-Unis dans la chirurgie des cancers cutanés.
Une analyse rétrospective sur plus de 2 000 patients
L’analyse a inclus 2 313 patients ayant été opérés pour un carcinome de Merkel de stade T1/T2, avec ganglion sentinelle négatif, entre janvier 2004 et décembre 2018, par technique de Mohs ou par une excision large. Ils étaient âgés en moyenne de 71 ans, 58 % étaient des hommes.
Les taux de survie non ajustée ont été plus élevés chez les personnes ayant bénéficié d’une chirurgie micrographique, de 87,4 % à 3 ans, 84,5 % à 5 ans et 81,8 % à 10 ans, comparativement à respectivement 86,1 %, 76,9 % et 60,9 % après technique d’excision large classique. En analyse multivariée, la technique de Mohs restait associée à un taux de survie significativement plus élevé (HR 0,59 ; IC 95 % 0,36-0,97, p = 0,04).
Le rôle de l’expertise
Les auteurs notent que les centres ayant le plus grand recrutement de carcinome de Merkel était significativement plus enclins à avoir recours à la technique de Mohs.
Si l’étude suggère la supériorité de la technique de Mohs sur l’excision large classique dans le carcinome de Merkel localisé, elle a des limites, qui tiennent en particulier à son caractère rétrospectif et non randomisé et au faible nombre de patients de la cohorte, une centaine, ayant eu une chirurgie micrographique.








