Rhumatologie

Spondylarthrite : signes extra-articulaires plus fréquents chez les femmes

Au cours de la spondylarthrite, les femmes sont presque deux fois plus à risque de développer des manifestations extra-articulaires, comme une uvéite et une maladie inflammatoire de l'intestin.

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  • 02 Jan 2017
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    A l’analyse des 564 premiers malades inclus dans le registre de la spondylarthrite ankylosante irlandais (qui a débuté en 2013), la majorité des spondylarthrites (78%) sont des hommes, l’âge moyen est de 47 ans et 78% remplissent les critères de New York modifiés pour la spondylarthrite ankylosante.

    Dans cette étude, qui a été présentée au congrès de l'ACR 2016, et en analyse en régression multivariée, les femmes sont 70% plus à risque d'avoir une manifestation extra-articulaire de la maladie que les hommes (HR, 1,7). Une évolution de la maladie supérieure à 10 ans double également le risque de manifestation extra-articulaire (HR, 2,4). Il n’y a aucun lien entre le HLA B27 et les scores de sévérité de la maladie par rapport aux signes extra-articulaires.

    Signes extra-articulaires plus fréquents chez les femmes

    L'uvéite est significativement plus fréquente chez les femmes (47% contre 32% pour les hommes) et parmi les spondylarthrites dont la durée d’évolution est supérieure à 10 ans (40% contre 22% avec moins de 10 ans).

    La maladie intestinale inflammatoire est également deux fois plus fréquente chez les femmes (16,5% contre 8% pour les hommes). La prévalence des MICI n’est pas lié à la durée d’évolution de la maladie, mais est associée à une C réactive protéine élevée, un ulcère peptique et une ostéoporose.

    Un retard diagnostic confirmé

    Les malades ont une durée moyenne d’évolution de la maladie de près de 20,8 ans. Le diagnostic dans ce registre est très tardif car il a été évalué à 8,6 ans, soit près de la moitié d’évolution de la maladie

    Dans l'ensemble de la population du registre, les manifestations extra-articulaires sont fréquentes, avec 35,5% d'uvéite, 17,8% de psoriasis et 9,7% de maladies inflammatoires intestinales.

    En pratique clinique

    Les résultats de ce registre confirment que la spondylarthrite ankylosante affecte surtout les hommes, mais les femmes peuvent être également fréquemment affectées. Le phénotype de la maladie est probablement différent, avec une atteinte axiale qui est probablement moins souvent au premier plan, et une atteinte extra-articulaire plus fréquente, ce qui peut expliquer en partie le retard diagnostique.

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    JDF