Onco-Digestif

Adénocarcinomes rectaux : résultats à 5 ans de l'essai de phase 3 PRODIGE-23

Le traitement des cancers rectaux localement avancés par chimioradiothérapie pré-opératoire, chirurgie et chimiothérapie adjuvante permet un bon contrôle local mais les rechutes métastatiques restent fréquentes. L'essai PRODIGE-23 évalue l’intérêt de l'ajout d’une chimiothérapie néoadjuvante à cette séquence thérapeutique. Cette année à l'ASCO, Thierry Conroy en a présenté les résultats à long terme.

  • JOSE LUIS CALVO MARTIN/iStock
  • 07 Septembre 2023
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    L’étude PRODIGE-23 est un essai de phase 3 ouvert, randomisé, mené dans 35 centres français et incluant des patients de 18 à 75 ans avec un adénocarcinome rectal cT3 ou cT4 M0, OMS 0–1. Les patients étaient randomisés (1:1) entre 6 cycles de FOLFIRINOX puis chimioradiothérapie (50 Gy en 5 semaines avec capécitabine concomitante = CAP50), exérèse totale du mésorectum et chimiothérapie adjuvante (4 mois de FOLFOX6 modifié ou capécitabine pour 6 cycles) ou CAP50 néoadjuvant, exérèse totale du mésorectum et chimiothérapie adjuvante pendant 6 mois.

    Les patients étaient stratifiés en fonction du centre, de l’extension mésorectale à l’IRM, de la localisation tumorale et du stade. Le critère de jugement principal était le taux de survie sans maladie, analysé en intention de traiter à 3 ans.
     

    Une amélioration du taux de survie sans progression à 3 ans

    Entre 2012 et 2017, 461 patients ont été randomisés (231 dans le bras expérimental, 230 dans le bras standard). La majorité des patients avait une tumeur T3N+. La marge circonférentielle était envahie dans un quart des cas. Dans le bras expérimental, 90 % des patients ont reçu les 6 cycles de FOLFIRINOX prévus, 95 % ont eu la chimioradiothérapie, 92 % ont été opérés et 70 % ont reçu la chimiothérapie adjuvante. Dans le bras contrôle, 95 % des patients ont été opérés et 69 % ont reçu la chimiothérapie adjuvante.

    Avec un suivi médian de 45,6 mois, le taux de survie sans maladie à 3 ans est significativement plus élevé dans le bras expérimental 75,7 % versus 69 % (HR : 0,69 ; IC95 % : 0,49–0,97; p=0,034) [1]. Il y a également une augmentation significative du taux de réponse histologique complète (26 % versus 11 %) et du taux de survie sans métastase à distance à 3 ans (78,8 % versus 71,7 %).

    Un bénéfice en survie globale

    Avec un recul médian de 82 mois, le taux de survie globale à 7 ans est de 81,8 % dans le bras TNT versus 76,1% dans le bras CAP50 (p=0,033). Le taux de contrôle local reste excellent avec à 7 ans avec 5,3 % de rechutes locales dans le bras TNT et 8,1 % dans le bras CAP50.

    Le TNT confirme donc sa supériorité et devient le nouveau traitement standard pour les adénocarcinomes localement avancés.

     

     

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