Pneumologie

Asthme : une inflammation bronchique différente chez les obèses

L'inflammation bronchique est différente entre les asthmatiques obèses et non-obèses. Cette constatation permet de mieux comprendre les raisons pour lesquelles l’asthme est plus sévère chez les sujets obèses. L’impact clinque et thérapeutique de cette constatation est encore à évaluer mais c’est un premier pas.

  • 13 Jul 2023
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    Une étude, dont les résultats sont parus en mai 2023 dans Thorax, a cherché à comprendre les raisons d’une sévérité de l’asthme plus importante chez les sujets obèses. Il s’agit d’une revue de la littéraire au cours de laquelle les auteurs ont observé l’inflammation présente chez les patients obèses afin de déterminer si elle a un rôle sur les voies respiratoires et l’asthme d ces sujets. Pour cela, les auteurs ont utilisé les bases de données suivantes : Medline, Embase, CINALH, Scopus et Current Contents jusqu’en août 2021. Ils ont inclus 40 études dans leur méta-analyse parmi toutes les études rapportant des mesures de l'inflammation des voies respiratoires, de l'inflammation systémique et/ou des adipokines chez les adultes asthmatiques obèses par rapport aux adultes non obèses.

     

    Un effet de l’obésité sur l’inflammation systémique et bronchique

    Il a déjà été montré que l’obésité était associée à une inflammation systémique mais l’extension de cette inflammation aux voies respiratoires, qui pourrait expliquer la sévérité accrue de l’asthme chez les sujets obèses, demeure encore une incertitude. Les auteurs ont observés une présence plus importantes de polynucléaires neutrophiles dans les expectorations et dans le sang des sujets obèses que dans celles des sujets ayant un poids normal. Les polynucléaires éosinophiles sous-muqueux bronchiques étaient également davantage présents chez les sujet obèses, même si cela n’a pas été observé dans les expectorations. Il en va de même pour l’interleukine 5. Au niveau systémique, le auteurs ont rapportés que la CRRP, l’inrleukine6 et la leptine étaient à des taux plus élevés en cas d’obésité. Ces différences d’expression de l’inflammation pourraient expliquer la plus grande sévérité de l’asthme chez les patients obèses.

     

    Un impact clinique à évaluer

    Ces résultats renforcent donc l’idée que les patients obèses présentent une inflammation différente des patients non obèses, notamment au niveau des voies respiratoires. L’impact clinique de ces résultats doit faire l’objet de nouveaux travaux. Cette inflammation bronchique spécifique aux sujets obèses doit également être explorée chez des sujets asthmatiques afin de déterminer précisément son rôle et, peut-être, de modifier les stratégies thérapeutiques pour ces patients. La prise en compte de la réponse inflammatoire altérée des patients en surpoids doit faire partie de leur prise en charge globale.

     

    En conclusion, le modèle inflammatoire des sujet obèses est différent de celui des sujets non-obèses, notamment au niveau respiratoire, ce qui pourrait expliquer, au moins partiellement, la plus grande sévérité de leur asthme. De nouveaux travaux sont nécessaires pour évaluer l’impact clinique  et thérapeutique de ce constatations.

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    JDF