Déclin cognitif

Moins de graisse, plus de muscle : la clé d’un cerveau plus jeune ?

Une étude basée sur l’IRM et l’intelligence artificielle montre qu’avoir plus de muscles et moins de graisse abdominale serait associé à un cerveau plus jeune, moins vieillissant. Une piste contre le déclin cognitif, selon les chercheurs.

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  • 28 Novembre 2025
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    Les abdominaux en tablette de chocolat comptent peut-être plus qu’on ne le pense. Selon une étude qui sera présentée au congrès annuel de la Radiological Society of North America (RSNA), du 30 novembre au 4 décembre prochain, un corps composé de plus de masse musculaire et de moins de graisse viscérale est associé à un cerveau plus jeune. Une découverte qui pourrait changer la donne en matière de prévention du déclin cognitif.

    Un corps plus musclé, un cerveau plus jeune

    L'équipe dirigée par le Dr Cyrus Raji, professeur associé en radiologie et neurologie à l’université Washington de Saint-Louis, a analysé les données IRM de 1.164 adultes en bonne santé, dont 52 % de femmes, avec une moyenne d'âge de 55 ans. Grâce à une technologie d’intelligence artificielle (IA), les chercheurs ont pu quantifier la masse musculaire, la graisse viscérale (autour des organes) et la graisse sous-cutanée (sous la peau), tout en estimant l’âge du cerveau via des images IRM structurelles.

    Leurs résultats sont sans appel : "Les participants avec plus de muscles avaient un cerveau d'apparence plus jeune, tandis que ceux avec davantage de graisse abdominale par rapport à leur masse musculaire présentaient un cerveau plus âgé", explique le Dr Raji dans un communiqué. En revanche, la graisse sous-cutanée ne semble pas jouer de rôle significatif dans le vieillissement cérébral.

    Des marqueurs corporels du vieillissement cérébral

    Cette étude renforce une hypothèse de plus en plus admise par les scientifiques : la santé physique, et notamment la composition corporelle, influence directement la santé du cerveau. "Elle montre que la masse musculaire et la graisse viscérale sont des marqueurs corporels essentiels pour suivre le vieillissement du cerveau", résume le chercheur.

    La bonne nouvelle, c’est que ces paramètres sont modifiables. Que ce soit construire du muscle ou réduire la graisse abdominale, ce sont des objectifs accessibles et mesurables, grâce à l’IRM et à des outils d’IA. Ces méthodes offrent une nouvelle façon d’évaluer les effets de traitements métaboliques, comme les médicaments GLP-1 (comme Wegovy ou Ozempic), qui certes font maigrir mais peuvent aussi entraîner une fonte musculaire.

    "Perdre de la graisse – surtout viscérale – tout en préservant la masse musculaire serait le combo idéal pour ralentir le vieillissement du cerveau", conclut le Dr Raji. Cette recherche ouvre ainsi la voie à des traitements plus ciblés, capables de protéger à la fois notre corps et notre esprit.

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