Psychologie
Pourquoi notre comportement au volant dépend de nos émotions
Notre état émotionnel influence directement ce que nous voyons, les choix que nous faisons et comment nous agissons. Au volant, les conséquences peuvent être graves.
- Par Dr Claire Lewandowski
- Commenting
- iStock/SanneBerg
La colère, l’anxiété, la fatigue ou au contraire une joie intense peuvent transformer un simple trajet en une expérience tendue ou, au contraire, apaisée. Comprendre ce lien fondamental entre nos émotions et notre conduite permet non seulement d’améliorer la sécurité routière, mais aussi de mieux se connaître et d’adopter des comportements bienveillants pour soi et pour les autres.
L’émotion est notre passager silencieux
Les recherches en neurosciences montrent clairement que nos émotions modulent notre attention, notre prise de décision et notre manière d’agir, y compris sur la route. Par exemple, être en colère après une dispute peut nous pousser à accélérer brusquement ou à changer de file sans vraiment anticiper.
À l’inverse, être fatigué ou triste peut nous rendre hésitant, moins vigilant, voire distrait. Si ces réactions sont naturelles, elles peuvent devenir dangereuses si on ne les reconnaît pas.
Comment nos émotions modifient-elles notre perception et nos choix ?
Au-delà de leur effet direct, nos émotions modifient aussi la façon dont nous percevons la route, les autres usagers et le risque. Quand on est anxieux ou en colère, on peut interpréter une voie de dépassement comme une provocation ou un simple ralentissement comme une agression.
En revanche, quand nous sommes de bonne humeur, nous avons souvent plus de patience, acceptons mieux les aléas et voyons les autres comme des partenaires de route plutôt que des menaces. En psychologie, c'est ce qu’on appelle la théorie de l’infusion affective, qui influence nos jugements et nos processus de pensée. Reconnaître ce filtre émotionnel aide à adopter une approche plus douce envers soi-même.
Vers une conduite constructive et bienveillante
Il n’est jamais trop tard pour agir ! Adopter une approche bienveillante implique d’abord d’observer ses émotions avant de démarrer. Un simple questionnement : "Comment est-ce que je me sens tout de suite ?" peut suffire à décider d’un départ plus tardif ou d’un trajet plus calme.
Sur la route, privilégier la communication plutôt que la critique change tout : si un proche conduit de façon brusque, au lieu de lui reprocher, on peut lui dire "j’ai remarqué que tu semblais très stressé, est-ce que ça va ? On peut peut-être y aller plus tranquillement". Vous pouvez aussi prendre ou proposer une pause et partager vos émotions ou écouter celles de l’autre, pour une conduite plus consciente qui améliore le partage et la sécurité de tous.
En savoir plus : "Agir sur ses émotions" de Adina Savu et Jean-Baptiste Pavani.







