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Diabète, maladie cardiovasculaire : quel type de dépression augmente le risque ?
Une nouvelle étude suggère que le traitement des patients dépressifs et la prise en compte du risque de maladie cardiométabolique devraient être adaptés au type de dépression.

- Par Paul-Emile François
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- iStock/AlexRaths
La dépression qui toucherait plus de 12% des personnes vivant en France est une maladie psychique fréquente qui par ses troubles de l'humeur, perturbe fortement la vie quotidienne. De nombreux facteurs psychologiques, biologiques et environnementaux sont en cause dans sa survenue. Mais cette maladie a aussi des liens avec d'autres troubles de santé qui en sont en quelque sorte la conséquence. De nombreux travaux ont établi que la dépression est liée à une incidence accrue de maladies cardiométaboliques. Une étude présentée le 11 octobre au Congrés du Collège Européen de Neuropharmacologie à Amsterdam est parvenue à définir quel type de dépression augmentait le risque de telle ou telle maladie cardiovasculaire.
Deux profils dépressifs distincts
C'est en suivant durant 7 ans un groupe de près de 6 000 adultes participant à une étude sur l'épidémiologie de l'obésité et tous atteints de diabète et de maladies cardiovasculaires que les chercheurs ont pu identifier deux profils dépressifs distincts à l'origine de ces maladies cardiométaboliques.
L'équipe avait préalablement défini ces deux profils dépressifs : l'un était caractérisé par des symptômes dits "mélancoliques" avec notamment des réveils matinaux et une baisse d'appétit, l'autre par des symptômes "atypiques-énergétiques" tels que la fatigue ou un sommeil et un appétit accrus.
Des risques cardiométaboliques différents selon le type de dépression
Résultat de ces travaux : sur les 8% de participants ayant développé une maladie cardiométabolique au cours de cette période de suivi de 7 ans, ceux présentant des symptômes dépressifs "atypiques-énergétiques" étaient 2,7 fois plus susceptibles de développer un diabète de type 2 mais sans augmentation du risque cardiovasculaire; pour les participants présentant des symptômes dépressifs "mélancoliques", c'est le risque de développer une maladie cardiovasculaire (crise cardiaque ou AVC) qui était 1,5 fois plus élevé, mais sans augmentation significative du diabète de type 2.