Santé mentale

Infection à méningocoque chez les ados : quelles conséquences psychologiques ?

Les infections invasives à méningocoques provoquent des maladies très graves voire mortelles. Elle auraient, chez les adolescents survivants, des conséquences psychologiques mais n'ont pas en revanche d'impact sur leur quotient intellectuel.

  • iStock/Mohammed Haneefa Nizamudeen
  • 13 Octobre 2025
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    Six adolescents sur dix ayant guéri d'une infection invasive à méningocoque souffrent durant les années qui suivent de troubles psychologiques. C'est ce que révèle une étude australienne publiée dans le Pediatric Infectious Disease Journal. Ces infections auraient donc des conséquences lourdes alors qu'elles sont déjà elles-mêmes des maladies graves qui nécessitent une prise en charge en urgence, qui peuvent déboucher sur des séquelles sérieuses et parfois entraîner le décès.

    Les méningocoques sont des bactéries normalement présentes dans la gorge et le nez de nombreuses personnes. Ces bactéries peuvent se transmettre par voie aérienne ou par la salive. Dans certains cas, ils peuvent provoquer des maladies très graves comme les méningites ou les septicémies.

    L'infection invasive à méningocoque peut être une urgence vitale

    La méningite survient lorsque le méningocoque infecte le liquide et les membranes (méninges) qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. La septicémie à méningocoque (dont la forme la plus grave est le purpura fulminans) est une infection généralisée. Le méningocoque se propage dans tout le corps et provoque alors une infection généralisée du sang et de différents organes. L’état de santé peut se dégrader très rapidement et des taches rouges ou violacées peuvent apparaître sur la peau. C’est une urgence vitale.

    Face à ces maladies graves, les chercheurs ont voulu savoir si les patients qui en avaient souffert en avaient des séquelles entre 2 et 10 ans plus tard. Ils ont recruté 41 participants âgés de 15 à 24 au moment où ils ont été infectés, 54% de ces jeunes ayant nécessité alors une admission en soins intensifs. Résultat, "60% des participants atteints quelques années plus tôt d'une infection invasive à méningocoque présentaient au moins un trouble psychologique, la dépendance à l'alcool et le syndrome de stress post-traumatique étant les plus courants", constate le Pr Marshall, auteur de cette étude.

    Pas de conséquence sur le QI mais un risque de séquelles physiques

    Si ces conséquences psychologiques sont présentes sur 6 anciens patients sur 10, selon l'analyse de leur fonction neurocognitive, de leur bien-être pyschologique et de leur qualité de vie, aucun d'entre-eux en revanche ne présente d'effet de la maladie sur son quotient intellectuel une fois devenu adulte et, au-delà de leurs troubles psychologiques, sur leur qualité de vie en général.

    Mais si ce tableau peut sembler rassurant, il est assombri par d'autres éléments révélés par l'étude australienne : 15% des anciens patients atteints d'une infection invasive à méningocoque seraient victimes de séquelles physiques handicapantes telles que des crises d'épilepsie, des déficiences motrices et des pertes auditives.

    L'ensemble de ces résultats incite les chercheurs a suggérer "la mise en place d'un soutien psychologique accru pour le jeunes survivant à une telle infection", notamment pour faciliter leur réinsertion dans un parcours scolaire ou professionnel.

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