Alimentation
Santé cardiovasculaire : gare aux produits végétaux... mais transformés !
Tous les produits végétaux ne se valent pas pour la santé du cœur. Une étude française révèle qu’un régime végétarien n’est bénéfique que si les aliments sont peu transformés et de bonne qualité nutritionnelle.

- Par Stanislas Deve
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Moins de troubles cardiaques et métaboliques, de cancers, de pathologies gastro-intestinales... Une alimentation riche en produits d'origine végétale est souvent vantée pour ses bénéfices sur la santé. Mais attention, tous les aliments végétaux ne se valent pas. C’est la conclusion d’une nouvelle étude française publiée dans la revue The Lancet Regional Health – Europe, qui montre que la qualité nutritionnelle et le degré de transformation industrielle jouent un rôle crucial dans la prévention des maladies cardiovasculaires.
Des plantes, oui, mais pas ultra-transformées
Menée par une équipe de l'INRAE, de l'Inserm, de l'université Sorbonne Paris Nord et du Cnam, cette recherche s'appuie sur les données de près de 64.000 adultes issus de la cohorte française NutriNet-Santé. Sur une période de suivi moyenne de 9,1 ans, les scientifiques ont croisé les habitudes alimentaires des participants avec leur santé cardiovasculaire. Objectif : aller au-delà de la simple opposition entre alimentation animale et végétale, en prenant en compte la qualité nutritionnelle (taux de sucre, de lipides, de sel, de vitamines...) et le degré de transformation des aliments.
Le résultat est clair : "Les adultes ayant une alimentation plus riche en produits végétaux de meilleure qualité nutritionnelle [...], et pas ou peu transformés industriellement, présentaient un risque de maladies cardiovasculaires inférieur d’environ 40 %", expliquent les chercheurs dans un communiqué. Concrètement, les fruits et légumes frais, les produits surgelés sans ajout, ou encore les conserves sans sel, sucre ou additifs sortent grands gagnants.
Attention aux faux amis végétaux
Cela dit, tous les produits végétaux ne sont pas synonymes de santé. Les pains complets industriels, les soupes toutes prêtes ou les plats préparés à base de pâtes – même s'ils sont d'origine végétale et bien notés nutritionnellement – ne permettent pas de réduire le risque cardiovasculaire. Pire encore, une consommation importante de produits végétaux ultra-transformés et de faible qualité nutritionnelle (chips, sodas à base de fruits, céréales sucrées, biscuits...) est associée à une augmentation de 40 % du risque de maladies cardiovasculaires.
"Ces résultats soulignent la nécessité de considérer à la fois la qualité nutritionnelle et le degré de transformation et de formulation des aliments, en plus de l’équilibre végétal-animal dans l’alimentation", insistent les auteurs. L'étude renforce ainsi l'idée qu'une alimentation saine ne se résume pas à "manger végétal" : elle doit être composée d'aliments bruts, riches en nutriments et pauvres en additifs. Un message clair pour les politiques de santé publique, invitées à "promouvoir des aliments végétaux qui soient à la fois de bonne qualité nutritionnelle et peu ou pas transformés".