Sommeil
Insomnie : deux nouvelles causes identifiées
Vos trajets domicile-travail et la taille de votre logement peuvent discrètement vous empêcher de dormir.

- Par Geneviève Andrianaly
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- Olena Miroshnichenko/iStock
Anxiété, consommation d’alcool, travail en horaires décalés, environnement bruyant… Ces facteurs peuvent favoriser un manque ou une mauvaise qualité de sommeil. Problème : mal dormir peut avoir un impact sur la réponse immunitaire, la santé cognitive (difficultés de concentration et d’attention, troubles de la mémoire), la régulation de production des hormone et l’humeur. À long terme, le manque répété de sommeil peut augmenter le risque d'obésité et de diabète de type 2 et accroître le risque cardiovasculaire.
"Les logements urbains sont associés à un cadre de vie moins favorable que les logements en banlieue"
Dans une nouvelle recherche, des scientifiques de l’université d’Osaka (Japon) ont voulu comprendre comment l'emplacement et la taille du logement influencent les symptômes d'insomnie et la somnolence diurne. Pour cela, ils sont partis d’un constat fait par de précédentes études : "les logements urbains offrent des avantages en termes de temps de trajet, mais ils sont associés à un cadre de vie moins favorable que les logements en banlieue."
Dans le cadre des travaux, parus dans la revue Journal of Transport & Health, l’équipe a, en septembre 2024, mené une enquête en ligne auprès de 2.000 personnes âgées de 40 à 59 ans, qui travaillent à Tokyo et prennent les transports pour se rendre sur leur lieu de travail. Le temps de trajet a été calculé à l'aide d'un système de recherche d'itinéraire basé sur les codes postaux du domicile et du lieu de travail et les modes de transport utilisés. L'insomnie et la somnolence diurne ont été évaluées à l'aide de deux échelles. Les auteurs ont aussi examiné si ces associations persistaient après avoir pris en compte des facteurs démographiques et socio-économiques.
Les longs trajets domicile-travail et les logements exigus perturbent le sommeil
Selon les résultats, même après la prise en compte des facteurs démographiques et socio-économiques, des trajets plus longs prédisaient l'insomnie et la somnolence diurne. Un logement plus petit favorisait également l'insomnie. Des trajets plus courts amélioraient le sommeil, ce qui suggère un compromis entre le temps de trajet et la surface habitable. Pour un logement de 95 m², un trajet de 53 minutes était associé à un dépassement du seuil d'insomnie.
"Des choix et une offre de logements prenant en compte le compromis entre emplacement et taille pourraient contribuer à améliorer la qualité du sommeil des voyageurs et à réduire les pertes économiques liées au sommeil dans les zones métropolitaines", a conclu Daisuke Matsushita, qui a dirigé l’étude.