Transplantation universelle
Greffe : un premier patient reçoit un rein dont le groupe sanguin a été changé
Des chercheurs ont réussi à convertir un rein de groupe sanguin A en groupe O puis à transplanter l’organe, qui est resté fonctionnel durant deux jours, chez une personne en état de mort cérébrale.

- Par Geneviève Andrianaly
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Récemment, des scientifiques des universités du Sichuan (Chine) et de la Colombie-Britannique (Canada) ont présenté une avancée majeure pour la recherche sur la transplantation d'organes qui pourrait aider des milliers de patients à obtenir une greffe de rein plus rapidement. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Biomedical Engineering, ces derniers ont mis en avant un protocole de désensibilisation centré sur le donneur, qui consiste à changer le groupe sanguin d’un rein. Pour rappel, aucun patient ayant un groupe sanguin A ne peut recevoir un organe venant d'une personne dont le groupe sanguin est B. Le cas inverse n’est également pas possible. En revanche, si l'organe greffé est du groupe O, il peut être transplanté aux personnes des groupes A et B.
Greffe : des enzymes spéciales pour modifier le groupe sanguin d’un rein
Lors des travaux, les chercheurs ont donc tenté de convertir un rein venant d’un donneur avec un sang de groupe A en un donneur universel de type O. Pour cela, ils ont utilisé des enzymes spéciales pour prévenir une incompatibilité et le rejet de l'organe. Ces dernières sont hautement efficaces pour éliminer le sucre qui caractérise le sang de groupe A, le convertissant ainsi en groupe O. "Ces enzymes sont très actives, très sélectives et agissent à très faible concentration. Cela a rendu le concept réalisable", a expliqué Jayachandran Kizhakkedathu, professeur au département de pathologie et de médecine de laboratoire de l'UBC, qui a participé aux recherches.