Maladies neurodégénératives

Comment les maladies inflammatoires de l'intestin favorisent la démence ?

Les personnes atteintes de démence avaient de moins bons résultats cognitifs quand elles présentent aussi une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI).

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  • 24 Août 2025
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    Si l’intestin est notre deuxième cerveau, lorsqu’il est malade, cela pourrait-il impacter nos fonctions cognitives ? Oui, selon une étude publiée dans la revue Gut (BMJ). Les auteurs ont découvert que les personnes atteintes de démence avaient de moins bons résultats quand elles avaient aussi une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI).

    Les MICI accélèrent la démence

    Les MICI regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, qui se caractérisent "par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire intestinal”, indique l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). 

    Lors de leur étude, les scientifiques ont utilisé les données du registre suédois des troubles cognitifs et de la démence (SveDem). Ils ont sélectionné 1.110 personnes atteintes de démence et 111 autres qui, en plus, avaient une MICI. Tous les participants avaient un âge similaire, le même type de démence et des pathologies comparables traitées de façon semblable. L’objectif des scientifiques était de mesurer les différences cognitives entre ces deux groupes. Pour cela, ils ont utilisé le score du Mini-Mental State Examination (MMSE), un test pour évaluer l’état mental et les fonctions cérébrales d’une personne. Sur les 30 points maximum, ceux qui ne souffrent pas de démence obtiennent un total d’au moins 25.

    Résultat : les participants atteints de démence et de MICI présentaient un déclin cognitif plus rapide puisqu’ils perdaient, chaque année, près d'un point de plus que les personnes atteintes de démence seule. Les auteurs comparent cette différence à celle observée entre les personnes traitées avec l’un des médicaments disponibles contre la maladie d’Alzheimer et celles qui ne le prennent pas.

    L'inflammation systémique en cause 

    "Nos résultats suggèrent que les MICI, et l'inflammation systémique qu'elles provoquent, pourraient contribuer à une détérioration plus rapide des fonctions cognitives, indiquent les scientifiques dans un article de The Conversation. Cela souligne la nécessité d'une surveillance plus étroite des personnes atteintes des deux affections. Une prise en charge efficace des MICI, par des anti-inflammatoires, un soutien nutritionnel et, dans certains cas, une intervention chirurgicale, pourrait potentiellement contribuer à réduire la neuroinflammation et ainsi ralentir la progression de la démence”. 

    Néanmoins, ils soulignent que le lien constaté ne signifie pas qu’il y a nécessairement une corrélation entre la présence d’une MICI et un déclin cognitif plus rapide chez les personnes atteintes de démence. L’étude étant observationnelle ne permet pas d’affirmer cette conclusion et ce, d’autant plus que les chercheurs n’avaient pas de données sur la gravité des MICI et les traitements qui y étaient associés. 

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    JDF