Mobilité

Sommeil, stress, fatigue : les transports en commun nuisent à votre santé mentale

Les difficultés des transports quotidiens, à savoir la densité excessive, le bruit, la longueur des distances ou encore l’insuffisance des infrastructures, apparaissent comme un facteur déterminant dans la souffrance psychique.

  • Jose carlos Cerdeno/iStock
  • 30 Avr 2025
  • A A

    La santé mentale des Français est mise à rude épreuve par les transports en commun. C’est ce que révéle une étude de l'Institut Terram, un groupe de réflexion dédié à l’étude des territoires, et l'association Alliance pour la santé mentale. Celle-ci a été menée auprès d’un échantillon représentatif de 3.300 personnes âgées de 18 ans et plus, dont le genre, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle et la région de résidence ont été pris en compte. Les participants ont dû remplir un questionnaire, qui a été administré en ligne par l’Ifop du 31 janvier au 2 février 2025.

    Pour 41 % des Français, les transports sont responsables de dépression et de troubles du sommeil

    D’après les données, 30 % des actifs et des étudiants estiment que prendre le RER, le métro, le bus ou encore le tramway chaque jour a un impact néfaste sur leur santé. Les effets sont plus prononcés en milieu urbain. L’enquête montre qu’une partie significative des citoyens sondés déclare avoir déjà souffert de détresse psychologique, voire de troubles psychiques : 67 % d’entre eux ont connu une période intense de stress ou d’anxiété, 67 % des troubles du sommeil, 53 % des symptômes dépressifs, 32 % un burn-out, 27 % ont pris des antidépresseurs et 24 % ont ressenti de la colère pouvant les amener à être violent.

    Une colère qui peut aller jusqu'à des comportements violents

    Un lien clair entre les difficultés de transport, c’est-à-dire la densité excessive, la saturation des espaces, le bruit, et la promiscuité en milieu urbain ou l’éloignement des services, la longueur des distances et l’insuffisance des infrastructures dans les zones rurales et périurbaines, et la souffrance psychique a été observé. Dans le détail, pour 41 % des volontaires ayant déjà connu des symptômes dépressifs, leurs conditions de déplacement ont contribué à cet état. Cette proportion est identique pour celles ayant été touchées par des troubles du sommeil (41 %). Elle augmente légèrement chez les répondants ayant vécu une période de stress, d’anxiété ou de nervosité (43 %) ou déclarant avoir eu un burn-out (43 %), ainsi que chez ceux ayant pris des antidépresseurs (44 %). Enfin, près de la moitié des adultes ayant ressenti une colère intense, pouvant aller jusqu’à des comportements violents (46 %), estiment que leurs difficultés de transport quotidiennes en sont une cause.

    https://www.pourquoidocteur.fr/MaladiesPkoidoc/56-Depression-une-maladie-du-cerveau-et-de-la-pensee

    L’autopartage, le mode de déplacement le plus anxiogène

    Selon le sondage, le niveau de stress varie selon le mode de déplacement. Le fait de marcher seul est lié au plus faible niveau de stress (14 %). Cette façon de se déplacer est suivie de la voiture (17 %) et de la marche couplée à un autre mode (21 %). Les personnes interrogées ont indiqué le train (28 %), le bus ou le covoiturage (30 %), le vélo (32 %), puis le métro ou le tramway (34 %) génèrent un stress plus marqué. Parmi les modes les plus stressants, on retrouve "les deux-roues motorisés (40 %), la trottinette (41 %) et, surtout, l’autopartage (49 %)", qui correspond à la mise à disposition de véhicules en libre-service.

    Les résultats ont mis en avant le fait que "nombre de télétravailleurs, libérés de la routine pendulaire, développent un rapport reconfiguré, plus stratégique et souvent apaisé, au transport collectif. (…) S’épargner les contraintes de stationnement (77 %), ne pas conduire (71 %), maîtriser son budget (65 %) ou encore bénéficier d’horaires réguliers (61 %) sont autant de facteurs perçus comme réduisant le stress."

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF