Enfants

“Pas d’écran avant 6 ans” : la nouvelle consigne des sociétés savantes françaises

Plusieurs sociétés savantes françaises appellent les pouvoirs publics à une prise de conscience et les parents à limiter au maximum l’exposition aux écrans avant l’âge de six ans.

  • Artfoliophoto/istock
  • 29 Avr 2025
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    Face aux nombreuses publications scientifiques concernant l’usage des écrans par les tout-petits, "en 2025, le doute n’est plus permis" pour les Sociétés Françaises d’Ophtalmologie, de Pédiatrie, de Santé Publique, de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et de Santé et Environnement. Aussi bien la télé que le smartphone, la tablette que les consoles ne sont pas adaptés au cerveau en développement des jeunes enfants.

    Dans une lettre adressée au gouvernement, les experts appellent à une “prise de conscience collective” concernant les effets néfastes d’une exposition précoce aux écrans et à déconseiller une utilisation avant 6 ans.

    Cerveau, yeux, sommeil… Les écrans impactent la santé des enfants

    "Ni la technologie de l’écran, ni ses contenus, y compris ceux prétendument « éducatifs » ne sont adaptés à un petit cerveau en développement. L’enfant n’est pas un adulte en miniature : ses besoins sont différents", préviennent les auteurs. D’ailleurs, les professionnels de la santé et de l’éducation observent déjà quotidiennement une hausse des troubles liés à une exposition aux écrans avant l’entrée à l’école primaire. On peut citer les retards de langage, les difficultés d'attention, de mémorisation, l’agitation motrice…

    Télévision, téléphone, tablette, console… tous ces écrans empêchent les petits – qui sont à un stade décisif de leur développement neurologique – d’explorer leur milieu grâce à leurs sens et leur corps. “Pire, ils entravent et altèrent la construction de (leur) cerveau” avec des stimuli trop nombreux qui “saturent” leurs capacités de traitement des informations et “épuisent” leurs ressources attentionnelles. "Ce flux compromet les connexions neuronales non encore consolidées, pouvant altérer durablement le fonctionnement de son cerveau", précisent les auteurs de la lettre. De plus, les contenus diffusés ont tendance à appauvrir les interactions et les expériences des jeunes spectateurs.

    En plus d’impacter le développement socio-neurologique des tout-petits, les écrans peuvent aussi nuire à leur santé physique en impactant entre autres la vision (risque accru de myopie…) et le sommeil.

    Étendre la recommandation à “pas d’écran avant 6 ans”

    Pour les sociétés savantes, une seule solution pour protéger les plus jeunes : revoir les recommandations d’exposition aux écrans. "Il faut admettre que les activités sur écrans ne conviennent tout simplement pas aux enfants de moins de six ans : elles altèrent durablement leur santé et leurs capacités intellectuelles", écrivent les auteurs.

    Ils proposent ainsi que le message "pas d’écran avant 3 ans" - diffusé auprès des parents, des familles et des professionnels de la santé et de l’éducation - soit étendu et devienne : "pas d’écran avant 6 ans"."Les institutions, l’État, ont un rôle majeur à jouer", ajoutent-ils en matière de sensibilisation et de formation sur le bon usage des nouvelles technologies, mais également dans le développement d’un environnement favorable à l’épanouissement des enfants. "Il faut des interventions de guidance des parents visant notamment à développer leurs compétences psychosociales, et le déploiement de projets éducatifs dédiés dans les structures d'accueil. Il s’agit aussi de favoriser les activités alternatives telles que la lecture à voix haute, les jeux (libre, de société ou en plein air), les activités physiques ainsi que les activités créatives et artistiques."

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    JDF