Bourdonnements et sifflements

Les troubles auditifs touchent 3 jeunes sur 4

Selon un sondage Ipsos, les jeunes écoutent la musique trop fort, même s’ils sont conscients des risques qu’ils font courir à leur audition.

  • Par la rédaction
  • Steve Black / Rex Featu/REX/SIPA
  • 06 Jan 2015
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    Le constat est particulièrement alarmant : plus des trois quarts des 15-30 ans ont déjà ressenti des troubles auditifs comme des acouphènes (bourdonnements ou sifflements dans les oreilles) ou une perte d’audition à la suite d’une forte exposition sonore, selon une étude Ipsos (1) réalisée à l’occasion de la douzième édition de la Semaine du son, qui se déroulera du 19 au 25 janvier 2015 à Paris et jusqu’au 8 février 2015 partout en France.

    Selon les résultats de cette étude, 89 % des 15-30 ans utilisent un casque ou des écouteurs, et ce pendant 1h43 par jour en moyenne. 61% aiment tout particulièrement écouter au casque avant d’aller se coucher. Fait préoccupant selon certains spécialistes, presqu’un quart d’entre eux (23%) ne fait jamais de pause dans l’écoute et un jeune sur dix ne baisse jamais le volume.

    21% s'éloignent systématiquement des enceintes
    Le problème ne semble pas résider dans la méconnaissance du risque puisque 98 % d’entre eux sont conscients que « l’exposition excessive aux sons forts entraîne des problèmes auditifs ». Mais cela ne semble avoir aucun impact sur leur comportement : seuls 21 % d’entre eux déclarent s’éloigner systématiquement des enceintes, 10 % font des pauses régulières, 3 % utilisent des bouchons d’oreilles à usage unique et 4% leurs propres bouchons.

    Pire, les 15-30 ans font preuve d’une passivité vis-à-vis de leur audition : 55 % de ceux qui ont déjà ressenti un trouble auditif déclarent n’avoir rien fait pour s’informer sur le sujet ou être pris en charge, relève l’étude.

    « On prépare des générations de sourds »
    « On prépare des générations de sourds, alerte le Dr Londero, ORL à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, qui a participé à cette étude Ipsos. Si on commence à abîmer son système auditif à 18 ans, vers 85 ou 90 ans, on a - en plus - le vieillissement naturel ! »

    Jean-Louis Horvilleur, audio-prothésiste, qui a également participé à l'étude, regrette que certains jeunes « gardent les symptômes » plusieurs semaines avant de se faire soigner, ignorant qu'il « fallait se faire traiter le plus vite possible ». « Oreille cotonneuse, sifflement ou l'impression d'entendre tout trop fort... Si ça persiste après une nuit de sommeil, il faut consulter. »

    (1) Cette étude a été réalisée en ligne entre le 23 et le 31 octobre 2014 sur un échantillon national représentatif de 501 personnes des 15-45 ans (données des 15-30 ans isolées).

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    JDF